PHOTOS. La démolition de la Muraille de Chine, immense barre d'immeubles de Clermont-Ferrand, a débuté

C'est l'un des plus importants chantiers de ce type mené en Europe. Une pelleteuse a commencé début avril les travaux de déconstruction de la Muraille de Chine, une longue barre d'immeubles de Clermont-Ferrand. Avec ses 320 mètres de long et ses 354 appartements, elle a abrité un millier d'habitants.

C'est une page de l'histoire urbaine de Clermont-Ferrand qui se tourne. La Muraille de Chine, une longue barre d'immeubles qui accueillait un millier d'habitants, est en train de disparaître. Les travaux de déconstruction de cet imposant bâtiment sont lancés officiellement ce jeudi 6 avril. Avec ses 320 mètres de long et ses 354 appartements du T1 au T5, les dimensions de la Muraille la rendent d’autant plus imposante et singulière qu’elle est située sur un plateau, à quelques centaines de mètres de l’hypercentre de Clermont-Ferrand. Construite en 1961, cette longue barre domine la ville, offrant une vue exceptionnelle sur la chaîne des Puys. 

La déconstruction privilégiée

Après des études, le choix de la déconstruction a été retenu. Il s’agit de l’un des plus importants chantiers de ce type mené actuellement en Europe. Les logements de la Muraille ne répondaient plus aux attentes des locataires : pas de balcon, des petites surfaces (55 m² pour un T3, contre 66 m² proposés aujourd’hui), des cuisines qui n’excédaient pas les 7 m², des isolations thermiques et phoniques qui n’étaient pas aux normes actuelles. Au fil des années, l’immeuble avait perdu de son attractivité. La demande en logement se raréfiait, elle était 6 fois moins importante que sur le reste du quartier. A cela s’ajoutaient des problèmes d’accessibilité et une présence d’amiante sur la toiture terrasse.

Le budget de la déconstruction est de 12 M€ TTC. Un financement ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) couvre la totalité des frais techniques des travaux. En amont de l’étape la plus spectaculaire du grignotage du bâtiment, les équipes ont été à pied d’œuvre pour réaliser les travaux intérieurs. Au total, 30 à 40 personnes sont présentes chaque jour sur le chantier.

Une pelleteuse hors normes

L’imposante pelleteuse de 110 tonnes s’est installée sur le chantier de la déconstruction à partir du 27 mars.


Un engin hors normes, unique en France, au calendrier millimétré, dont l’objectif est de déconstruire un bâtiment de la Muraille par semaine.

La Muraille est en effet composée de 14 bâtiments identiques, qui ont été « accolés » les uns aux autres pour ne faire plus qu’un. A noter que 13 bâtiments seront grignotés par le long bras de la pelleteuse (38 mètres) et le 14e bâtiment, à proximité du viaduc et de sa circulation, sera écrêté au moyen de petits engins positionnés sur le haut du bâtiment, une technique plus douce. 

La fin de ces travaux est prévue pour cet été. "Le but est de reconnecter la ville haute et la ville basse" avec un parc ouvert 24H/24, en pente douce, sur un dénivelé de 32 mètres mais accessible aux mobilités réduites, a détaillé Sébastien Roussel, paysagiste au cabinet D&A. "C'est une mutation du paysage urbain et c'était le paysage des trente glorieuses: construire vite des bâtiments pour pouvoir loger le plus vite possible ces ouvriers-paysans qui ont accompagné l'industrialisation du pays", a rappelé Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand.

La Muraille laissera surtout une place vide de 3,5 hectares : le renouvellement du quartier sera complet, avec un grand parc urbain, des logements, des commerces et des services. Quelques 270 logements seront créés et 327 autres seront réhabilités.

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