Le manque de maîtres-nageurs dans les piscines se fait cruellement sentir avant la saison estivale 2024. Et les piscines de l’agglomération de Clermont-Ferrand n’échappent pas à ce constat. À quelques jours des vacances d’été, il a fallu s’adapter.
La baignade à la piscine est un rendez-vous généralement très apprécié pendant les vacances d’été. Mais partout, en France, cette année 2024 est marquée par le manque de maîtres-nageurs, il en manquerait près de 5 000 sur le territoire. Et les piscines de l’agglomération de Clermont-Ferrand ne font pas exception. “On a dû dégrader le service par manque de personnel, explique Cyril Brouzes, responsable des équipements nautiques à Clermont Auvergne Métropole. On a donc décidé de fermer la piscine de Cournon-d'Auvergne les 15 premiers jours d’août et la piscine de Jacques Magnier, à Clermont-nord, les 15 derniers jours du mois d’août”. Au mois de juillet, les cinq équipements nautiques de la métropole (stade nautique Coubertin, piscine de Chamalières, piscine Jacques Magnier, celle de Cournon-d'Auvergne et celle de Lempdes) seront ouverts ; au mois d’août le personnel présent à Cournon-d'Auvergne et à la piscine de Clermont nord sera déplacé sur les autres équipements.
En cas de manque, il faut s'organiser
Actuellement, la métropole compte 50 éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives, avec le titre de maître-nageur. Sur des sites comme Chamalières et Clermont-Ferrand, ils sont 14 ; et sur une journée, ils peuvent être entre 6 et 8. “Il faut trois surveillants à minima pour la piscine Pierre-de-Coubertin et son bassin de 50 mètres, toboggan et piscine ludique, explique Gérault Molette, responsable des maîtres-nageurs au centre nautique de Clermont-Ferrand. Si on manque de personnel, on peut être amenés à reconfigurer les zones de surveillance voire à fermer des bassins. Ce n’est pas encore arrivé jusqu’à maintenant”.
Les Jeux olympiques et le manque de motivation en cause
Chaque année, il est devenu de plus en plus difficile de trouver des maîtres-nageurs, la situation s’est dégradée avec les Jeux olympiques. “Les CRS, qui sont souvent mobilisés pour assurer la surveillance sur les plages, ont été réquisitionnés pour les jeux, explique Cyril Brouzes. Ce qui fait que les saisonniers maîtres-nageurs sont allés sur les plages et il n’y a plus personne dans les piscines. “Les jeunes veulent travailler un mois sur deux, explique aussi Gérault Molette. Les conditions salariales, les contraintes, la formation qui coûte cher, le manque d’attractivité, freinent les saisonniers”.
Il faut savoir qu’il existe deux diplômes pour être maître-nageur :
- BNSSA, le brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique : pas besoin d’avoir le bac, mais c’est le minimum pour faire de la surveillance. Il ne permet pas d’encadrer des animations
- BPJEPS AAN, Brevet professionnel de la Jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, activités aquatiques et natation, donne la double compétence surveillance et enseignement. Il est délivré à l’issue d’une formation d’1 à 2 ans.
“Je suis formateur également, continue Gérault Molette. Ce qu’on recherche, ce sont des personnes qui ont une conscience professionnelle, être capable d’avoir du sang-froid, travailler en équipe, respecter ce qui est demandé et être force de proposition”.
Pour l’été 2024, le stade nautique Pierre-de-Coubertin a fait appel à 6 saisonniers pour pallier les départs en vacances. Mais le problème n’est pas qu’estival et le manque de maîtres-nageurs se fait sentir également tout au long de l’année scolaire.