Un train SNCF reliant Paris à Clermont-Ferrand est entré en gare de Clermont avec plus de 4 heures de retard. Parti à 19h02 la veille, il est arrivé lundi 7 février à 2h58 du matin.
Une nouvelle fois, un Intercité reliant Paris à Clermont-Ferrand a accusé un retard de plus de 4 heures. L’arrivée était prévue à 22h30 dimanche 6 février mais ce n’est finalement qu’à plus de 2h55 lundi que les passagers ont rejoint leur destination. Déjà retardé de 5 minutes au départ, le train a quitté Paris à 19h02 pour s’immobiliser moins de 30 minutes plus tard en gare de Villeneuve-Saint-Georges : « Il y a eu une panne de locomotive identifiée à 19h30. Le temps de pouvoir chercher une locomotive de dépannage et de pouvoir la faire sortir sur le réseau ferré national, en respectant les conditions de sécurité, on a pu recâbler le train à 23h03. On a ensuite acheminé les clients sur Clermont avec un arrêt à Moulins pour pouvoir transmettre des repas à tous les voyageurs. Ils sont arrivés à 2h58 », indique la SNCF.
Un long acheminement de la locomotive
C’est l’acheminement de la locomotive de remplacement qui a conduit à ce retard de plusieurs heures : « Il y a des contraintes sanitaires importantes dans un premier temps. En plus, on est à la sortie de Paris, où il y a énormément de circulation. Le temps de pouvoir trouver une locomotive en état de marche, de la faire sortir du centre de maintenance et de l’acheminer jusqu’au train avec la circulation, effectivement ça a pris du temps », détaille la SNCF. Pour les passagers à peine partis, l’attente a été longue à Villeneuve-Saint-Georges. Ludovic, un voyageur, raconte : « J’avais réservé le train d’avant. Lundi dernier, on nous a annoncé que ce train-là était annulé et qu’il fallait modifier la réservation. J’ai donc décidé de prendre celui de 18h57. Au départ de Paris, on nous annonce déjà un retard de 5 minutes lié à des problèmes sur la locomotive ».
Pour le trentenaire, les ennuis ne font que commencer puisque, quelques minutes plus tard, le train s’immobilise : « On nous dit qu’il y a un problème électrique sur la locomotive et qu’on doit s’arrêter. Ils ont essayé, a priori, tous les protocoles qu’ils ont pour régler le problème sur place, ça n’a pas fonctionné. Ils nous ont dit qu’ils avaient trouvé la locomotive assez rapidement mais qu’il n’y avait aucun chauffeur, car il n’y avait pas d’astreinte. Au bout de 2 ou 3 heures, on nous annonce qu’il y a des problèmes de trafic et que la locomotive va mettre encore du temps à arriver. » D'autres passagers se sont plaints de ce retard sur les réseaux : "Grande nouveauté sur le train Paris - Clermont-Ferrand, une nouvelle escale à Villeneuve Saint-Georges ! Temps d'arrêt en gare indéterminé, déjà d'un minimum de 1h30, le temps de contempler les quais de cette magnifique gare… Avec la SNCF, donc l'État, c'est possible."
Egalement à bord, l’élu écologiste de la mairie de Clermont-Ferrand Nicolas Bonnet est stupéfait par un retard de cette ampleur : « On ne comprend pas qu’au bout de 20 minutes, une locomotive puisse tomber en panne comme ça. Ça ne s’est jamais vu pour le TGV, qui a un niveau de fiabilité bien supérieur. Forcément, c’est l’incompréhension de la panne, et l’incompréhension que ça prenne 4 heures pour faire venir une autre locomotive. On n’est pas perdus en rase campagne, on est en banlieue parisienne. » Pour lui, les politiques ferroviaires sont responsables de ces retards : « Ce qui m’énerve en tant qu’élu, c’est que pendant des années, les élus ont réclamé le TGV. Nous, les élus écologistes, on était persuadés que c’était irréaliste car ça représente un coût énorme pour une rentabilité faible. Pour nous, c’était le miroir aux alouettes. Pendant de nombreuses années, le combat des élus locaux, ça n’a pas été d’améliorer la ligne existante, ce qui fait que maintenant, on n’a rien. En 2010, tous nos élus concernés par le POCL, le Paris – Orléans – Clermont – Lyon, avaient réalisé un projet consistant à améliorer la ligne existante qui coûtait 3 fois moins cher que le TGV et qui mettait Clermont à 2h30 de Paris au lieu de 2 heures en TGV, mais ce n’était pas la commande. On nous a fait miroiter un projet irréaliste et au final on n’a rien », s’indigne Nicolas Bonnet.
J’ai l’impression que ça s’est aggravé ces dernières années.
Ludovic, passager
Pour Ludovic, l’attente est longue, mais les conditions sont bonnes. Lui qui a souvent pris cette ligne n’a pas souvenir d’avoir connu un tel retard : « Il y avait du chauffage, on a eu des bouteilles d’eau, l’ambiance dans ma rame était bonne et on avait des informations assez régulièrement. A ce niveau-là, ça allait. On a été ravitaillés en panier-repas à Moulins. C’est la première fois que j’ai un retard aussi important sur ce trajet. J’ai l’impression que ça s’est aggravé ces dernières années. A priori, ils vont nous rembourser le billet mais je trouve que c’est très insuffisant par rapport au retard causé. » Habitant sur Clermont-Ferrand, Ludovic est quitte pour rentrer chez lui à pied. Les passagers ayant raté leur correspondance ont pu bénéficier de taxis. La SNCF indique que les voyageurs seront indemnisés.