Mardi 8 juin, à Romagnat, près de Clermont-Ferrand, un lâcher de 3 chouettes effraies a été organisé au lycée professionnel De Lattre de Tassigny, en partenariat avec la LPO. L’objectif est de réintroduire cette espèce qui a disparu il y a une trentaine d’années.
C’est une opération peu banale qui s'est produite ce mardi 8 juin, à l’Etablissement régional d’enseignement adapté (EREA) De Lattre de Tassigny d’Opme, à Romagnat, près de Clermont-Ferrand. Un lâcher de 3 chouettes effraies a eu lieu dans l’enceinte de ce lycée professionnel. Il est le fruit d’un partenariat avec la LPO, la Ligue de protection des oiseaux. Lola Monnet, enseignante et responsable de l’atelier bricolage, explique : « Dans le cadre d’un partenariat avec la LPO, on a déjà fait un relâcher d’oiseaux, des buses et un autour des palombes il y a 3 mois. On a un cadre qui s’y prête, avec un cadre en pleine nature, avec une forêt. Là, il s’agissait de 3 chouettes effraies, qui ont été relâchées dans un nid que nous avons construit. A l’atelier bricolage, les élèves ont construit des nids d’oiseaux, avec du matériel fourni par la LPO. On a mis à disposition ce nid pour pouvoir accueillir ces 3 chouettes au sein de l’établissement ». Il s'agit de poussins chouettes, âgés de 15 jours.
On a un projet depuis 2016 de réintroduction des chouettes effraies sur le territoire de la commune
Jean Fontenille, adhérent de la LPO de Romagnat, précise : « On a un projet depuis 2016 de réintroduction des chouettes effraies sur le territoire de la commune. Elles ont disparu il y a une trentaine d’années, sans savoir pourquoi. On essaie de les réintroduire. On a des partenariats avec des agriculteurs qui consentent à nous laisser un bout de grange ou de bergerie, où on peut mettre des nichoirs. On a élargi cette action à l’EREA d’Opme et au centre médical infantile de Romagnat ». Ces 3 chouettes avaient été recueillies par la LPO. Les chouettes nichaient dans un vieux hanger et les propriétaires ont fait appel à la LPO pour débarrasser le nid et poursuivre les travaux. La LPO a proposé de les installer dans le lycée.
Un programme précis
Après ce lâcher, les chouettes vont suivre un programme bien précis. Lola Monnet indique : « On a mis en place un protocole pour les nourrir car on les installe avec la méthode dite du « taquet ». On condamne leur nid avec un grillage pendant 2 semaines et on va venir les nourrir tous les jours, pour qu’elles puissent s’habituer à l’endroit et grandir. Une fois qu’elles auront assez grandi et qu’elles pourront voler, on les libèrera et on continuera à leur apporter un peu de nourriture pour qu’elles reviennent au nid si elles n’arrivent pas à chasser par elles-mêmes. Elles devraient rester au moins un mois et après, soit elles trouvent un nid ailleurs, soit elles décident de s’installer dans ce nid-là ». Jean Fontenille ajoute : « Au bout de 3 semaines on va installer des pièges photographiques et on va ouvrir le nichoir. On va laisser évoluer les chouettes pour qu’elles s’imprègnent du lieu et pour que potentiellement elles se reproduisent un jour sur la commune ».
Sensibiliser les élèves
Le lâcher précédent avait bien fonctionné. Lola Monnet, enseignante et responsable de l’atelier bricolage, souligne : « Les oiseaux ont été relâchés. On ne sait pas s’ils sont restés ici mais on les voit tournoyer autour de l’établissement. On ne sait pas si c’est bien eux mais pour les élèves c’est sûr et ça leur plait énormément de savoir qu’ils les ont vus de près et que maintenant ils habitent à côté du lycée ». Cette opération a pour but de sensibiliser les élèves. Lola Monnet poursuit : « Les nids ont été faits pas les internes, lors des activités du soir. Ensuite, en classe, on fait des séquences sur la biodiversité où on aborde le sujet. Chaque professeur s’empare du sujet. Le but est de sensibiliser les élèves avec ces actions concrètes. Tous les élèves n’ont pas assisté au lâcher car il fallait du calme pour les chouettes. Il y avait les élèves qui ont participé à l’atelier bricolage et d’autres élèves, soit une quinzaine en tout. Ils étaient super émus, ils ont pris des photos et des vidéos. C’était un moment très émouvant ». Jean Fontenille, adhérent de la LPO de Romagnat confirme : « Le but est d’éveiller ces jeunes à la protection de l’environnement et à la richesse de la biodiversité. Ca permet aussi aux éducateurs et au personnel d’être sensibilisé ». D’autres lâchers pourraient avoir lieu par la suite sur ce site car le terrain s’y prête bien. L’Etablissement régional d’enseignement adapté (EREA) d’Opme est un lycée professionnel qui accueille des jeunes qui passent un CAP, dans les métiers du bâtiment. Il forme des maçons, des carreleurs, des jardiniers, des paysagistes, des installateurs thermiques. On compte une centaine d’élèves sur 18 hectares.