La sucrerie de Bourdon vit ses derniers jours. Et les exploitants dans l'Allier font leur dernière récolte. Un bouleversement financier pour ces agriculteurs depuis l’annonce de la fermeture du site d’Aulnat.
La récolte de la betterave à sucre aura un goût amer cette année dans l'Allier et dans le Puy-de-Dôme. Les exploitants ne comprennent toujours pas la décision du groupe Cristal Union de fermer deux de ses sucreries, dont celle de Bourdon, près d’Aulnat.
« On a appris ça au dernier moment une fois que les betteraves étaient dans le champ. On a acheté des machines », raconte David Faure, entrepreneur agricole. Derrière lui, l’arracheuse de betteraves continue de balayer le champ.
Un coup d'épée dans le dos
À côté de lui, Jean-Loup Chatard, lui aussi est agriculteur. Il a investi 150 000 euros sur 15 ans pour un réseau d’irrigation. « Moi, j’ai toujours baigné dans les betteraves, ça fait 40 ans qu’on en fait sur l’exploitation et 10 ans que je suis à mon compte. Ils nous plombent financièrement, c’est un coup d’épée dans le dos », évoque le jeune agriculteur de 30 ans.350 emplois indirects touchés
Fondée en 1835, la sucrerie est alimentée par près de 400 planteurs, répartis sur 4 700 hectares. 350 emplois indirects seraient impactés par cette fermeture. Sur les 400 planteurs de Limagne, une large majorité a décidé d'assigner Cristal union en justice pour obtenir réparation.Quoi qu'il arrive, ils devront maintenant trouver une culture pour remplacer la betterave, sur les 4 800 hectares qu'elle occupait.