« Les bizuths sont des PD » : l’UNEF dénonce le harcèlement et les bizutages à l’université de Clermont-Ferrand

Mercredi 28 août, le syndicat étudiant UNEF dénonce la publication de propos sexistes et homophobes sur la page Facebook d’un groupe d’étudiants en médecine à l’Université Clermont-Auvergne de Clermont-Ferrand.
 

Tout est parti d’un appel reçu par l’UNEF de la part d’une étudiante de l’Université Clermont-Auvergne de Clermont-Ferrand, mardi 27 août. Elle rapporte des propos sexistes et homophobes sur la page Facebook d’un groupe d’étudiants en médecine clermontois.  On peut lire notamment sur la publication Facebook : "Les bizuths sont des PD, des connards, des enculés [...] Un bon bizuth est un bizuth MOOOORT".

L'UNEF voit également dans ce message un appel au viol.


Des propos intolérables


Le syndicat étudiant réagit par la voix de sa présidente Anna Mendez. Elle souligne : « Ces propos sont sexistes, homophobes, et constituent un appel au viol. Ils sont intolérables et sont punis par la loi. Je ne suis pas vraiment surprise. Souvent les victimes ne témoignent pas, à cause de la pression sociale notamment ». L’UNEF appelle à une sensibilisation des étudiants et des personnels de l’Université Clermont-Auvergne. Le syndicat étudiant espère également des sanctions de la part de l’université. De son côté, Mathias Bernard, président de l’Université Clermont-Auvergne, condamne fermement ces publications Facebook : « Ces propos sont inacceptables et intolérables. Je ressens une certaine déception car l’université s’était engagée depuis plusieurs années dans la prévention des dérives lors d’événements festifs, ou contre le harcèlement et les discriminations. Ce genre de propos est un constat d’échec. Il ne faut pas baisser la garde, car c’est un combat de longue haleine ».

Une enquête interne ouverte

Le président de l’Université Clermont-Auvergne indique qu’à l’échelle de la faculté de médecine, lors de la rentrée de la semaine prochaine, le doyen va effectuer un rappel au règlement et aux valeurs. Il poursuit : « Ces fameuses traditions sont particulièrement injustifiables ». Plus largement, la politique de prévention et d’accompagnement va s’intensifier sur l’ensemble de l’université. Il conclut : « Une instruction va être mise en place afin d’identifier les personnes à l’origine de ces publications. Une procédure disciplinaire sera lancée et prendra des sanctions pouvant aller d’un non-lieu à l’exclusion temporaire ou définitive ». L’UNEF précise qu’une réunion du comité Egalité Homme Femme de l’université doit intervenir dans les prochains jours.

Le recteur condamne ces propos

A peine arrivé en Auvergne, le recteur d'académie Karim Benmiloud a condamné ces propos publiés sur Facebook. Dans un communiqué publié jeudi 29 août, il "condamne fermement les auteurs de ces actes et de ces propos inexcusables et intolérables, qui déshonorent leurs auteurs et vont à l’encontre de ce que doivent être les valeurs d’une université ouverte et inclusive. Il apporte son soutien plein et entier aux victimes de ces propos et de ces actes. L’humiliation, l’intimidation, l’injure et la violence n’ont leur place ni à l’Université, ni à l’Ecole, ni dans notre société. Il soutient sans réserve le président de l’UCA dans sa lutte contre le bizutage, le harcèlement, le sexisme, l’homophobie et le racisme". Le communiqué précise : "Il le rencontrera à cette fin dès vendredi matin pour évoquer avec lui, d’une part les moyens juridiques et disciplinaires qui sont à sa disposition pour que les auteurs de ces faits soient sanctionnés avec la plus grande fermeté et, d’autre part, les mesures à mettre en œuvre dès la rentrée pour sensibiliser les étudiants à ces problématiques". 

SOS Homophobie réagit

Mickaël Gérard-Depalle, co-délégué SOS homophobie Auvergne, condamne fermement ces propos. Son association n’a pas eu à traiter de plaintes locales d’étudiants de la faculté de médecine. Cependant il regrette que des telles insultes homophobes soient monnaie courante. Il souligne : « On pourrait envisager une plainte de la part de notre association, même si ce cas particulier relève plus de l’université de Clermont-Ferrand et elle devrait agir. C’est le signe que les choses changent. Notre association peut déposer plainte ou se porter partie civile. Certaines instances nous prennent en compte. C’est le cas par exemple de la Fédération Française de Football, qui est notre partenaire. Nous avons pu ainsi intervenir dans des centres de formation, comme au Clermont Foot par exemple. Ils faut que les termes homophobes disparaissent du vocabulaire ».
Bien qu’interdite, la pratique du bizutage continue de perdurer dans certaines filières. Ainsi, en septembre 2018, une enquête interne avait été ouverte après une affaire de bizutage à l’école d’infirmiers de Toulouse.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité