Au lendemain de l'annonce du Premier Ministre Jean Castex de supprimer les jauges dans les salles de spectacle et dans les stades à partir du 2 février prochain, qu'ils soient organisateurs de concerts ou dirigeants de clubs professionnels, tous s'en félicitent et n'espèrent à présent qu'une chose : le retour d'un public nombreux. Réactions dans le Puy-Dôme.
« On fera le plein pour recevoir Bordeaux ! » Dans le cadre de l'allègement des contraintes sanitaires, le chef du gouvernement a expliqué qu'« à compter du mercredi 2 février, tous les équipements, notamment sportifs et culturels, qui accueillent du public assis, pourront retrouver un fonctionnement à pleine capacité, sans jauge, à condition de respecter le port du masque ». Dans les bureaux du Parc des Sports Marcel Michelin à Clermont, la nouvelle a été accueillie les bras ouverts. « Pour nous, la réouverture complète, c'est la bonne surprise ! » s'enthousiasme Jérôme Loignon, directeur administratif et financier de l'ASM Clermont Auvergne. « On va pouvoir enlever les séparations dans les tribunes, qu'on avait placé dans le cadre du plan de prévention en concertation avec le préfet. Des bâches, dans les 4 tribunes, tous les 2 rangs, drapaient des places pour aérer et respecter les distances physiques. C'est un dispositif que l'on avait déjà mis en place lors des premières jauges et que l'on a renouvelé. Et l'autre bonne nouvelle, c'est que cette levée des jauges coïncide avec la venue du leader Bordeaux (le 6 février), ce qui permettra sûrement de faire le plein ! ».
"On veut marquer le coup d'un quasi-retour à la normale ! "
A portée de drop du Michelin, la Coopérative de Mai ne boude pas non plus son plaisir. L'annonce a résonné comme un retour à la normale, ou presque. « On n'était pas concernés par la jauge car la capacité de notre grande salle est inférieure à 2000 places. Mais pour nous, la bonne nouvelle, c'est la fin des concerts assis. Ce contre quoi nous militions depuis des mois » se réjouit Hervé Deffontis, directeur de la communication de la salle de concert. Effectivement, Jean Castex l'a promis, à partir du 16 février, les concerts debout seront à nouveau autorisés tout comme la consommation debout dans les bars. « Jusqu'à présent, nous étions en configuration assise, avec 700 places maximum, et au bar de la Coopé les gens ne pouvaient pas consommer, ou moins, car ils devaient être assis derrière une table. Alors, pour nous, c'est une grande respiration, une promesse de reprise quasi-normale. « Quasi » car il faut encore garder les masques, mais je pense que ça sera la prochaine étape. D'ailleurs pour fêter cette avancée avec le public, on réfléchit à une soirée spéciale le 16 février, soir de concert, on veut vraiment marquer le coup, avec peut-être quelque chose sur le parvis. En tout cas, on y réfléchit parce que cela ressemble, et on veut le croire, à un retour à la normale ».
"On n'en peut plus des stop and go !"
Sans fanfare ni trompette, les annonces de Jean Castex en laissent néanmoins encore plus d'un perplexe. A l'instar de la société de production, d'organisation de spectacles et de concerts installée à Cournon-d'Auvergne : Arachnée Concerts. « Nous, on est une société privée, sans aucune subvention, et on n'en peut plus des « stop and go ». Entre les artistes en tournée dont on n’est pas sûrs qu'ils puissent revenir et le public qui hésite à prendre des places, et on le comprend, parce qu'il ne sait pas de quoi demain, ça devient lourd ! » s'agace Charline Pouzet, co-dirigeante d'Arachnée Concerts. « Par exemple, en janvier, on avait 28 dates, la moitié a dû être reportée, pour certaines, rendez-vous donné dans 1 an ! Déjà qu'on peine à faire revenir les gens dans les salles, si en plus, on leur dit que le spectacle est reporté, c'est un mauvais signal qu'on envoie. Mercredi prochain, on avait une grosse soirée avec plus de 7000 places vendues pour Orelsan. C'était l'événement de l'année très attendu au Zénith, on ne sait même pas si on va pouvoir différer, ça dépend de la production. Et là, on va sûrement créer de la frustration. Et peut-être un frein pour les prochains événements. Les exemples sont légion. « C'est ce qui est dur, les gens ne se projettent plus du coup sur les spectacles, ils ne sont plus à se réjouir d'aller voir Richard Anconina le 18 février prochain à la Maison de la Culture. Pour l'heure, les réservations sont timides et il n'est pas garanti qu'on maintienne d'ailleurs la représentation. On communique sur les réseaux pour rassurer tout le monde, dire les conditions d'accès (pass sanitaire, masque obligatoire, gel hydroalcoolique), répéter que les salles ne sont pas des lieux de contamination, qu'il n'y a jamais eu un cluster dans une salle, et que si le spectacle est annulé, le billet sera remboursé. Mais même en rassurant de la sorte les gens, on a un mal fou à faire revenir un public » regrette-t-elle.
A cet allègement des mesures en deux étapes, le 2 février (pour les jauges) et le 16 février (pour les concerts debout), s'ajoute une autre date. Celle du 24 janvier prochain, date à laquelle devrait entrer en vigueur le pass vaccinal obligatoire (sous réserve de la décision du Conseil Constitutionnel) pour prendre place en tribunes ou dans une salle de concerts. Seuls les 12-25 ans seront encore eux soumis au pass sanitaire.