Soins ambulatoires : le CHU de Clermont-Ferrand au coeur d'une polémique financière

Le Canard Enchaîné, publié 21 février, fait des révélations sur le fonctionnement du CHU de Clermont-Ferrand. Le journal satirique s'est procuré une lettre du directeur de l'hôpital qui accuserait un médecin de plomber les comptes de l'hôpital en ne pratiquant pas assez d'opérations. 

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Vous ne rapportez pas assez d'argent à l'hôpital; si ces termes n'ont pas été utilisés, c'est ainsi qu'ils ont été perçus par un médecin du CHU de Clermont-Ferrand lorsqu'il a lu un courrier émanant de la direction de l'hôpital. Une lettre que ce sont procurée nos confrères du Canard Enchaîné. 

Le dernier numéro du journal satirique s’attaque au fonctionnement mais surtout au directeur du CHU de Clermont-Ferrand. Il est épinglé à cause de cette lettre, datée du 29 janvier 2018, envoyée à un chef de service, professeur dans une spécialité chirurgicale. Selon le Canard Enchaîné, ce dernier serait accusé de pratiquer trop de soins ambulatoires, pas assez rentables pour l'hôpital. Des soins qui rapporteraient moins que des hospitalisations standards pour l'établissement. 

Le directeur du CHU pointerait également du doigt les 467 000 euros de perte de recettes du service ORL. Il faut rappeler que depuis l'instauration de la tarification à l'activité en 2004, plus un hôpital opère, plus il gagne de l'argent.

De son côté Didier Hoeltgen, directeur de l'hôpital déclare : "Dans ce courrier mentionné par les médias, je me suis interrogé, dans le cadre d’une invitation auprès du Chef de service, avec lequel je souhaitais examiner la situation, concernant la différence de recette de 467.000 euros". Il aurait écrit au médecin : "J’aimerais donc échanger avec vous l’interprétation de ces données brutes, et sur les différentes pistes d’action que nous avions identifiées pour votre service (optimisation de la valorisation de l’activité externe notamment) ... Je reste à votre disposition pour aller plus avant dans ce dialogue de gestion avec vous et votre équipe, à propos de votre activité médicale". 

Jacques Cocheux secrétaire général de la CGT (63) souligne : "C’est très révélateur de la situation dans laquelle se trouvent les établissements hospitaliers français. On prend la santé pour de la marchandise". Puis il ajoute : "Les directeurs des centres hospitaliers ont la pression de l’Agence Régionale de la Santé. Ils doivent récupérer l’équilibre. Le CHU est en déficit de 11 millions d’euros sur l’année 2017. La pression est uniquement économique. On oublie les besoins des patients et on ne se préoccupe que du côté économique"

Dans un communiqué le Directeur Général, Didier Hoeltgen se défend : "L’article semble assimiler le financement de la chirurgie ambulatoire et d’autres aspects de la gestion hospitalière actuelle. En vérité, il s’avère tout à fait habituel et logique que la Direction et les Chefs de service correspondent sur l’activité mensuelle ou quadrimestrielle, ainsi que sur les dépenses et les recettes créées par cette activité médicale".

Selon la direction de l’hôpital, des points sur l’activité médicale et la situation budgétaire sont réalisées régulièrement afin d’établir tous les quatre mois un rapport à l’Agence Régionale de Santé.

La direction précise également : "La Direction Générale ne s’immisce jamais dans le diagnostic médical des patients, qui relève de la seule compétence médicale. En effet, les modalités de la prise en charge et la nature des actes médicaux relèvent de la communauté médicale".
 

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