Même si elle n’était pas la star du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, la vache Salers a fait son show jeudi 6 octobre. Ses capacités d’adaptation, sa rentabilité économique et sa rusticité font de la Salers la race du 21e siècle.

Sa robe couleur acajou, son frisage naturel, ses cornes, une cloche accrochée autour du cou, vous l’avez reconnue, il s’agit bien de la vache Salers. Forcément, au Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, l’allée des Salers est incontournable pour les visiteurs et pour les professionnels.

« On dort tranquille avec la vache Salers »

Jeudi 6 octobre, c’était le concours pour la race sur le ring du Zénith d’Auvergne. On y jugeait la morphologie des animaux : un bassin large, un bon filet, une bonne attache devant à l’épaule, une bonne largeur de poitrine, et un beau port de tête. Mais comme le dit le président du Herd book Salers, Frédéric Canal « ça ne suffit pas d’être belle, il faut que l’éleveur puisse en vivre ». Justement, selon lui, la race Salers est économiquement rentable pour les éleveurs.
« Comme dit le proverbe « on dort tranquille avec la vache Salers », explique Philippe Gobert, éleveur à Saint-Bonnet-de-Salers, dans le Cantal. Elle s’adapte partout parce que c’est une race rustique. La Salers, c’est la plus économique parce que c’est vraiment une vache très allaitante. Du moment que la vache a de l’herbe, elle peut vite produire 350 kg de lait sans complément ». Philippe Gobert s’y connaît en vache Salers, avec ses parents, cela fait 70 ans qu’ils font de la sélection. En plus, son exploitation est située à proximité du lieu de naissance de la race auvergnate qui a été fondée par Tyssandier d’Escous, dans les années 1850.

Des charges moindres avec une vache Salers

« A l’origine, c’était une vache laitière qui a été utilisée pour la production de lait, explique Stéphane Garel, spécialisé dans la sélection de Salers. Mais la particularité de cette race, c’est qu’on a besoin du veau pour traire. Ce qui implique qu’il y a besoin de main-d’œuvre. Elle produit du lait de manière très modérée, mais derrière, il y a un broutard, de la viande ». Son lait est, aujourd’hui, principalement utilisé pour son veau. Sa principale qualité est que la vache Salers est très maternelle, elle est capable de défendre son veau face à un prédateur comme le loup ou les ours.
« Ce qui en fait sa force c'est qu'elle est capable d’élever son veau sans complément et sans assistance humaine, ajoute Frédéric Canal. Les frais vétérinaires sont donc moindres et par conséquent les charges générales aussi. Elle est capable de se reproduire naturellement, soit par insémination, soit avec un taureau. Elle élève son veau jusqu’au sevrage, sans complément alimentaire. Aujourd’hui vu la flambée du prix des matières premières, c’est un atout par rapport aux autres races. C’est la race la plus autonome en allaitant. Quand on regarde la marge brute d’un éleveur de Salers, elle est tout aussi bonne, voire meilleure que les autres ».

Une race authentique

Pour Elise Blanc, la Salers est une race d’avenir pour les éleveurs. « L’aspect économique aujourd’hui, c’est ce qui nous tient. Les coûts ont augmenté pour tout le monde, au final, il faut rentabiliser au maximum notre vache, évoque la jeune éleveuse. Pour une vache correcte, c’est 1 200 euros minimum. On estime que le coût d’entretien pour une vache, toute race confondue, c’est un euro par jour. Avec la race Salers, on n’a pas besoin d’acheter beaucoup de complément, elle se nourrit d’herbes ce qui permet de faire assez de lait pour son veau. Elle mange peu, mais très bien. Au final, ça fait des veaux lourds, et aujourd’hui, ce sont ces veaux qui sont notre gagne-pain ».

Autonome, rustique, authentique, économique, la Salers a toutes les qualités aujourd’hui pour être la race de bovins allaitants du 21e siècle.

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