Une nuit sans fin pour les passagers du train entre Paris-Bercy et Clermont-Ferrand. L’Intercités devait partir à 18 h 57 le mardi 19 juillet et arriver aux alentours de 22 h 30 dans la capitale auvergnate. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Les passagers sont arrivés 20 heures plus tard.
Le train entre Paris et Clermont-Ferrand fait encore parler de lui. Terence Batol raconte sa nuit de calvaire qu’il a passé mardi 19 juillet.
Le jeune homme de 31 ans est un habitué de l’Intercité : il travaille en tant que chargé web dans la distribution de skateboard à Paris, et il habite à Clermont-Ferrand. Une fois tous les 15 jours, il fait l’aller-retour entre les deux villes, ce qui représente quatre trajets par mois. Il est aussi habitué aux retards de la ligne qui, selon lui, arrivent une fois sur deux. Mais mardi soir... « C’est un record. C’est la première fois que je mets 20 heures pour faire le trajet », explique Terence Batol.
Départ retardé à 21 heures de Paris-Bercy
Son train devait partir initialement à 18 h 57 en gare de Paris-Bercy. « Petit à petit, on voyait les trains être supprimés. Le nôtre était toujours affiché, mais il avait 20 minutes de retard. Après 40 minutes, on nous annonce qu’il y a un feu dans la périphérie de Paris qui empêche les trains de sortir de la capitale. Il est 19 h 40 ». Tous les passagers du train attendent alors sur le quai. « À 21 heures, on nous annonce que nous allons partir de Bercy », continue Terence Batol.
Problème de caténaire : retour à Paris à 1 heure du matin
Le jeune homme raconte les conditions difficiles dans le train : « Il n’y avait pas beaucoup d’eau et la climatisation ne fonctionnait pas dans mon wagon, ils nous ont donc déplacés dans un autre ». Mais la galère ne s’arrête pas là. « On s’arrête aux alentours de Montargis, mais on ne nous dit pas pourquoi. Après une demi-heure d’attente, on nous dit qu’il y a une rupture de caténaire. Par expérience, parce que ça arrive souvent sur le trajet, je sais que ça peut durer 2 à 3 heures en moyenne ».
Les heures passent. « La communication était difficile. On nous dit le problème, mais on ne nous donne pas les avancées ni les solutions. À 23 heures, on nous dit que la caténaire ne pourra pas être réparée. Et la SNCF nous propose soit d’attendre soit de prendre le RER pour retourner à Paris. Aux alentours de minuit, ils affrètent un train pour retourner dans la capitale. On arrive à 1 heure du matin à gare de Lyon. La SNCF nous dit alors : soit on se débrouille pour trouver un logement soit on dort dans un TGV ».
Le lendemain : la caténaire n'est pas réparée, le train repart à 12h15
Terence Batol fait le choix d’aller dormir chez un ami à Vincennes, dans la banlieue parisienne. « À cette heure, il n’y avait plus de métro. Tous les UBER et les taxis sont pris d’assaut. Je suis arrivé chez mon ami vers 2 heures du matin ». La nuit fut courte pour le trentenaire : le train de substitution devait partir à 6h57 de la gare de Bercy. « Heureusement, dans le métro, je regarde le trafic des trains et là, je vois que le train partait de la gare de Lyon et non de Bercy. Le train partira finalement à 7 h 45. Mais à 9 h, on est arrêté de nouveau à Montargis. La caténaire n’est toujours pas réparée. On nous amène dans une autre gare, à Nogent-sur-Vernisson, dans le Loiret. À 12 h 15, on nous dit qu’on va pouvoir repartir ».
Finalement, les passagers du 5983 sont arrivés à 15 heures à Clermont-Ferrand.
« Ces retards, on les subit, il n’y aucune rénovation et les conditions sont déplorables, se désole Terence Batol. C’est vraiment catastrophique et c’est vraiment triste parce qu’il n’y a aucun effort qui est fait sur la ligne ».
Les passagers du 5983 indemnisés à 200 %
Pour la SNCF, « il y a eu un défaut d’alimentation électrique au niveau de Gien. Dans ce cas-là, on arrête les trains et on essaye de réparer. On avait mis en place une rame d’attente à Paris Gare de Lyon où les passagers pouvaient passer la nuit. On leur a aussi distribué des coffrets repas. Les équipes ont travaillé toute la nuit, mais les travaux ont duré plus longtemps que prévu, jusqu’à 11 heures ce matin ».
La SNCF assure que les clients qui ont vécu les événements depuis mardi soir seront indemnisés à hauteur de 200 %.