A Mur-sur-Allier dans le Puy-de-Dôme, environ 130 personnes se sont réunies ce samedi 14 octobre pour protester contre un projet de stockage de déchets inertes au sein de la carrière du puy de Mur. Entre nuisances pour les habitants et risque de pollution, les habitants de la commune se sont mobilisés pour la deuxième fois.
Dans le Puy-de-Dôme, à Mur-sur-Allier, une ancienne exploitation de basalte est un objet de discorde. La carrière du puy de Mur pourrait bientôt devenir un lieu de stockage de déchets inertes et une zone de concassage. Mais ce projet déplait fortement aux habitants et à la municipalité.
Leslie Roméo, adjointe municipale à l'environnement et au patrimoine, explique que "dans les documents qui nous ont été fournis, il est annoncé qu’on aurait en moyenne 23 camions par jour qui passeraient sur la commune. Devant certaines habitations, il va y avoir 46 passages de camions de 3,5 tonnes qui vont passer à vide et à plein. Cela engendre de la pollution, des nuisances sonores, de la dangerosité".
Une nappe alluviale touchée ?
D’après les manifestants rassemblés ce samedi 14 octobre, c'est une partie de l'agglomération clermontoise qui pourrait bien subir les conséquences de ces nouvelles activités. Christiane Daval, présidente de l’association Mur Allier, souligne : "Le gros dégât pourrait ne pas uniquement concerner les habitants de Dallet, mais aussi les Clermontois. Car tout s’infiltre dans la carrière : c’est du basalte qui est fissuré et dessous, il y a du calcaire. Cela va s’infiltrer dans la nappe alluviale, là où est prise notre eau et celle des Clermontois".
Un classement aux monuments historiques qui n'a pas abouti
Entouré d'espaces naturels protégés, le site mériterait selon les opposants d'être mieux valoriser. Bernard Cazalbou, président de l’association A.R.M.U.R.E, précise que "le sommet de ce puy est classé à l’inventaire des monuments historiques depuis 2002. Depuis 2014, il y a un avis favorable de la commission des monuments historiques qui autorise le classement en monument historique mais l’Etat n’a jamais rien voulu faire à ce sujet. Les différents préfets n’ont jamais voulu signer cet arrêté de classement qui protégerait tout le site contre l’appétit des carriers ».
Les habitants sont bien déterminés à faire entendre leur voix. Sollicitée, la société porteuse du projet n'a quant à elle pas souhaité s'exprimer pendant la phase d'instruction du dossier.
Propos recueillis par Cindel Dusquesnois / France 3 Auvergne