Les élections législatives se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Dans la 1ere circonscription du Puy-de-Dôme, celle de la préfecture, Clermont-Ferrand, on compte 11 candidatures. Quatre de ces candidats ont échangé sur des thèmes clefs du département. Voici ce qu’il faut retenir.
C’est la circonscription urbaine auvergnate : la première du Puy-de-Dôme, elle compte seulement 7 communes : Clermont-Ferrand, Sayat, Cournon-d’Auvergne… Riche de 145 000 habitants, et 1 000 nouveaux habitants chaque année, elle est pourtant pauvre : plus de 18% des habitants ont un niveau de vie sous le seuil de pauvreté. Cette circonscription est traditionnellement à gauche mais désormais macroniste, avec la députée Valérie Thomas (Ensemble) qui se représente. Pour débattre, encadrés par des journalistes de France 3, France Bleu et la Montagne : la députée sortante, Sébastien Galpier (LR) le vice-président du Département, en charge de la culture et du patrimoine, mais aussi Anne Biscos (RN), déléguée départementale du Rassemblement national et Marianne Maximi (Nupes), conseillère municipale et communautaire Insoumise de Clermont-Ferrand.
Se présentent également dans la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme M. Chrif Bouzid (DVG), M. Xavier Oliver (REC), M. Patrice Faucheux (DVG), M. Laurent Hecquet (DVG), M. Dominique Leclair (DXG), M. Maël Capolino (DVG), Mme Aurélie De Francesco (ECO). Vous pouvez retrouver la liste des candidats ainsi que leur programme ici.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du débat.
Le cadre de vie des habitants
Valérie Thomas est la première à être interrogée au sujet du cadre de vie des habitants de la circonscription : « Sur Clermont, on a essayé de répondre à des attentes importantes. Vous citiez les chiffres du seuil de pauvreté extrêmement importants dans cette circonscription. On a mis en place un certain nombre de dispositifs qui accompagnent les plus fragiles. Je pense au dédoublement des classes en CP et CE1 dans les quartiers les plus défavorisés. Je pense aussi au dispositif Un jeune une solution. Très récemment, le dispositif zéro chômeur a été acté dans la zone de Gerzat et des Vergnes » Son opposante Marianne Maximi l’attaque sur le terrain de l’écologie : « Le bilan de la députée sortante est celui de l’inaction climatique. On a dénoncé tous les choix politiques faits pendant 5 ans qui ont été ceux de ne rien changer alors que nous avons besoin d’entamer une vraie transition de manière urgente et de prendre en compte dans les politiques publiques cette question de l’écologie. Quand on voit qu’on a voulu interdire le glyphosate et que les députés ont voté contre cette interdiction, qu’on a réintroduit des néonicotinoïdes qui sont très dangereux pour la santé et la planète, quand on voit qu’on a détruit le service public du rail… »
"On ne l'a pas vue pendant 5 ans"
Sébastien Galpier
Sébastien Galpier, au sujet de l’écologie, explique : « On ne croit pas au déclinisme ni à la décroissance, on pense que le progrès technologique va améliorer le cadre de vie des habitants et l’écologie. On propose d’investir massivement dans les énergies de demain, l’hydrogène vert par exemple pour avoir des mobilités décarbonées. C’est pour ça aussi que l’on propose d’investir massivement dans le nucléaire avec l’ouverture de 6 nouveaux EPR (Réacteur Pressurisé Européen, NDLR). » Il interpelle la députée sortante : « Elle n’a pas été présente sur le territoire, c’est un fait avéré. C’est un constat qui a été fait par l’ensemble des élus que j’ai rencontré sur le territoire, par les habitants. D’ailleurs elle a été alertée lors de ses déplacements. On ne l’a pas vue pendant 5 ans et ça c’est dramatique. » Valérie Thomas se défend : « Vous faîtes cette petite musique mais c’est complètement faux. J’ai travaillé avec l’ensemble des habitants. Il y a des élus, parce que j’avais une étiquette politique, qui ont refusé de travailler avec moi. »
Lorsque nous avons voulu coller à La Gauthière, nous avons été pourchassés par des dealers.
Anne Biscos
Anne Biscos, quant à elle, dénonce des problèmes rencontrés durant la campagne : « J’aurais souhaité parler d’écologie mais compte tenu de ce qui s’est passé ces derniers temps à Clermont dans le cadre de la campagne pour les législatives, je vais mettre l’accent sur la sécurité de nos concitoyens. Lorsque nous avons voulu coller à La Gauthière, nous avons été pourchassés par des dealers, nous avons constaté que l’affiche de M. Zemmour avait été criblée de balles. Nous avons prévenu le préfet et personne n’a bougé. Il a fallu que nous arrêtions tout collage pendant 3 jours et que nous soyons accompagnés par la police nationale. Tout ça à côté de Mme Maximi qui se permet lors une réunion dans les quartiers, à Croix-de-Neyrat à laquelle nous n’étions pas invités, de proclamer que nous avions tagué sa permanence et d’inciter à la haine. » « Ce sont des mensonges », se défend Marianne Maximi, qui prend à témoin Valérie Thomas, cette dernière confirme ses propos.
« Il faudra appuyer et défendre les effectifs de gendarmerie sur la circonscription », affirme Sébastien Galpier. Il enjoint Marianne Maximi à défendre le bilan de François Hollande à ce sujet. Face à son refus, il répond : « [La NUPES] est plus un échange de places qu’une alliance ». Il ajoute : « Il faut défendre les policiers et les gendarmes et ne pas faire comme M. Mélenchon, créer la stigmatisation des policiers. Il a twitté « La police tue » suite aux évènements récents, c’est inadmissible, c’est intolérable. » Valérie Thomas approuve et ajoute : « On a commencé à rétablir la police et la sécurité dans cette circonscription, 6 policiers ont été recrutés ». Il répond : « C’est une goutte d’eau ». Elle dit le rejoindre également sur ses propos concernant Jean-Luc Mélenchon : « Les forces de l’ordre l’ont payé de leur vie dans ce département, les 3 gendarmes à Ambert. » Marianne Maxime répond : « Il semble aujourd’hui qu’il y ait un problème entre la population et la police telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Il y a également des caricatures et il semble qu’aujourd’hui vous en soyez de bons exemples. Il n’est pas acceptable que dans ce pays des gens meurent pour un simple contrôle sur la route. »
Les transports
Malgré la vitesse réduite en ville, on compte cette année 3 morts sur les routes de la circonscription, 2 cyclistes et 1 piéton. Au total, 70% des déplacements se font en voiture. Valérie Thomas propose le développement du « plan vélo » avec des « investissements plus massifs » pour le second quinquennat Macron. Elle prône une collaboration entre Etat et collectivités. « C’est pour cela que j’interpelle Mme Maximi qui est l’ennemie jurée d’Olivier Bianchi au conseil municipal et à la communauté d’agglomération et qui entend néanmoins porter cette majorité de façade qu’est la NUPES. Il va falloir m’expliquer ». Cette dernière répond : « S’il y a un point commun entre Olivier Bianchi et moi c’est la défense des collectivités locales et territoriales. Il y a 650 mesures que nous portons ensemble. J’écoute Mme Thomas dire qu’il va falloir aller plus loin et plus fort tout en faisant en sorte que les collectivités aient de moins en moins de moyens pour fonctionner. » Elle parle de 10 milliards d’économie annoncés sur les collectivités par la majorité présidentielle et accuse LREM d’avoir « détruit méthodiquement » le rail. Elle précise : « Je propose de renationaliser les chemins de fer. »
« Je propose de renationaliser les chemins de fer »
Marianne Maximi
Anne Biscos elle, veut baisser le prix de l’essence : « Les habitants du Puy-de-Dôme ont besoin de leur voiture pour aller travailler et emmener les enfants à l’école. Il faut permettre que nos compatriotes puissent garder leur voiture et puissent y mettre de l’essence. Au niveau de l’essence nous proposons la baisse de la TVA. Au niveau du train je suis d’accord avec Mme Maximi, il faut absolument développer le rail et notamment sur les petites lignes et sur le Clermont-Paris. » Sébastien Galpier à propos du développement des mobilités douces entrepris dans la métropole : « Le problème, c’est que c’est fait au détriment du mode de vie des habitants de la métropole. Beaucoup de familles sont obligées de prendre la voiture pour aller en ville et en sortir, ils n’ont pas d’autre moyen. On ne peut pas toujours prendre le vélo. Que ce soit sur le quartier de Lauradou, sur Bergougnan, on est alertés. » « Vous votez contre le développement des transports en commun », rétorque Valérie Thomas. Le candidat LR réplique : « C’est les remontées de terrain, vous le sauriez si votre permanence n’était pas fermée depuis 2 ans. » Valérie Thomas s’indigne : « Le député est là pour voter des lois au niveau national, ce n’est pas un conseiller départemental, ça n’est pas un président de comité de quartier. Vous avez un problème avec ça. »
Pouvoir d’achat
La candidate RN propose la baisse de la TVA de 20% à 5,5% « ce qui actuellement ferait gagner à chacun 30 centimes par litre d’essence, ça coûterait cher à l’Etat mais serait financé par d’autres moyens. » Elle insiste : « Depuis 1 mois et demi, si Marine Le Pen avait été élue, les 30 centimes seraient dans la poche des Français ». Elle ajoute « Les étudiants n’arrivent plus à se loger ni à se nourrir » et propose une prime de 200 à 300 euros « en plus de leur salaire » et une priorité national au niveau des logements sociaux et du CROUS. « Heureusement que ce n’est pas appliqué », réplique Marianne Maximi. Elle propose pour les jeunes en formation une allocation de 1 063 euros pour que les jeunes n’aient plus à se salarier : « On donne des miettes, un petit chèque par ci par là. Nous, on veut permettre structurellement à cette jeunesse de se former dans de bonnes conditions. Il est inacceptable dans un pays riche comme le nôtre de voir des étudiants faire la queue devant l’aide alimentaire. » Valérie Thomas : « Il faut cibler les plus défavorisés sans arroser les uns et les autres ». Elle propose de « cibler les plus démunis ». Marianne Maximi répond : « On voit le bilan de votre quinquennat, 8 millions de pauvres, des personnes qui dépendent de l’aide alimentaire. »
Valérie Thomas indique, elle, que le pouvoir d’achat a augmenté. Selon Sébastien Galpier, « la valeur travail doit être revalorisée en France. Il faut baisser cette CSG qui a fortement augmenté. Les retraités l’ont vu augmenter de +25% entre 2018 et 2020. » Il ajoute vouloir valoriser le travail en baissant les « charges des salariés » et « libérer les entreprises » de taxes. Il veut développer le pouvoir d’achat mais pas « avec des chèques pris sur de la dette ». Les électeurs de la 1ère circonscription du Puy-de-Dôme sont appelés à voter le 12 juin prochain.
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