Pour eux, la pêche est avant tout un état d'esprit. Adeptes du No Kill, ils remettent leurs poissons à l'eau, une fois capturés. Une véritable philosophie qui compte de plus en plus de pratiquants, comme ceux rencontrés au Lac des Fades, en Auvergne.
C’est au milieu du Lac des Fades, dans le Puy-de-Dôme, que la session de pêche commence pour ces passionnés. Tout le matériel est prêt pour reprendre la traque du brochet, un carnassier d’eau douce. C’est une période très attendue par ces amoureux de la pêche. Mais ici, la chasse aux poissons se fait différemment avec une règle simple : on attrape sans prélever. C'est ce qu'on appelle le "No Kill". Un moyen de limiter l’impact de cette activité sur des espèces de poissons déjà vulnérables. Luc Bortheli, responsable développement de la Fédération de pêche du Puy-de-Dôme, explique pourquoi il a choisi cette technique de pêche : “ C’est une philosophie et un état d’esprit. Quand on aime la pêche et les poissons, on a tendance à les relâcher parce que notre plaisir c’est de les attraper et pas de les manger”.
La pêche, un hobby avant tout
Depuis une dizaine d’années, cette pêche moins agressive s’est fortement développée chez les pêcheurs expérimentés comme chez les plus jeunes. Même si toutes les prises ne sont pas relâchées, comme l’explique un jeune pêcheur venu s’essayer à la pratique du No Kill : “Quand on en a quasiment pas, on les remet à l’eau. Et si on en a assez pour en faire une friture, on les garde”. Un autre pêcheur indique : “Cela dépend de la taille. Mais je ne les ramasse pas tous. Le plaisir c’est la touche, ressentir le poisson, le sortir. Il ne faut pas grand-chose, la pêche reste un hobby. Il faut les relâcher et ne pas être viandard”.
Le No Kill redéfinit même le but de la pêche pour certains pêcheurs. La pêche n’est plus seulement une source de nourriture mais un sport à part entière : “Comme c’est une pêche de plaisir, le but ce n’est pas de tuer mais de remettre à l’eau. Le but est juste d’attraper. Le challenge du pêcheur est d’attraper le poisson”, détaille un passionné.
Pour pêcher le brochet, pas d’appâts vivants, mais des leurres en plastique. Et si l’hameçon, lui, ne change pas, il faut manipuler les poissons avec précaution pour ne pas les blesser. Marvin Raynaud, pêcheur et adepte du No Kill, indique : “On a des poissons sur des zones précises qui, d'une année à l’autre ou quelques années plus tard, on arrive à recapturer. J’ai beaucoup d’amis carpistes qui pêchent dans les lacs ou barrages qui attrapent des carpes et qui les retrouvent quatre, cinq ans plus tard. Ils ont quelques kilos de plus et sont en parfaite santé”.
Le “ No Kill” : où pêcher dans le Puy-de-Dôme ?
Mer, rivière, lac… Il est possible de pratiquer la technique du “No Kill” un peu partout. Dans le Puy-de-Dôme, il existe plusieurs parcours où cette pratique est obligatoire. La Fédération du Puy de Dôme pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a recensé une vingtaine de parcours destiné à cette technique de pêche.
La pêche au brochet restera autorisée jusqu’en janvier prochain. En 2020, la région comptait plus de 260 000 pêcheurs.
Propos recueilli par Mélanie Carron / France 3 Auvergne