L'éveil impressionnant du volcan Agung à Bali est un phénomène qui intéresse les chercheurs du monde entier, notamment ceux du laboratoire Magmas et Volcans à Aubière, dans le Puy-de-Dôme. Il pourrait livrer de précieuses informations.
Le laboratoire Magmas et Volcans est l'une des deux unités de l'Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand. Ils sont plusieurs dizaines de chercheurs à étudier les volcans un peu partout dans le monde. Philippson Bani est l'un d'entre eux. Il connait bien l'Indonésie où il a passé quatre ans et observe de près ce qui se passe sur le volcan Agung.
"Il est connu pour des manifestations passées capable de générer des coulées pyroclastiques, donc des coulées de cendres mélangées avec du gaz et qui a dû faire des dégâts dans le passé. C'est pour cela qu'on le surveille de très très près, c'est un danger potentiel."
Des centaines de morts
En 1963, l'éruption avait provoqué la mort de 1.600 personnes, ce qui explique l'évacuation de 100 000 habitants depuis deux jours. À cette époque, on avait pu constater que la seule éruption d'Agung avait fait baisser sensiblement la température de la planète entière.
"Les études récentes montrent que le magma contient beaucoup de souffres. Ce sont les souffres libérés dans l'atmosphère qui en transformant en acide sulfurique qui constituent les aérosols et rediffusent les lumières du soleil et génère la diminution de la température", explique le volcanologue.
Les volcanologues du monde entier gardent un œil attentif à ce qu'il se passe à Bali car les experts craignent une éruption majeure. C'est un volcan de type explosif qui peut projeter d'énormes quantités de débris à plusieurs kilomètres d'altitude.
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