Dans les EHPAD du Puy-de-Dôme, la crainte du coronavirus COVID 19 est toujours là. Après les déclarations du président du Conseil scientifique au sujet de "décisions difficiles" que la gouvernement "va être obligé de prendre", la question du reconfinement dans les EHPAD ressurgit.
Le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles » « dans les huit à dix jours maximum » a estimé mercredi 9 septembre le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, qualifiant d’« inquiétant » le niveau de l’épidémie de coronavirus COVID 19. Le lendemain, au micro de RTL, il a déclaré que « Deux populations sont sur notre ligne de mire » : les personnes de plus de 60 ans qui sont "la cible de ce virus" avec les populations fragiles, et les 20-40 ans. Un conseil de défense doit se tenir vendredi 11 septembre. Il pourrait cibler notamment les personnes âgées en EHPAD. A la maison de retraite les Campellis, à Champeix dans le Puy-de-Dôme, le directeur est plutôt fataliste. Florent Ferragu indique : « Une décision difficile pourrait être le reconfinement. Mais on l’a fait pendant 2 mois, on est habitués. Nous sommes mieux armés pour affronter cette deuxième vague. On connaît les procédures. Nous n’avons pas d’inquiétude particulière. C’est sûr que le bien-être des résidents va en pâtir ».
Des familles qui baissent la vigilance
Pour Christèle Aubert, directrice de l’EHPAD de Beauregard-l’Evêque dans le Puy-de-Dôme et membre de l'Association des directeurs d'établissements pour personnes âgées, la perspective d’un reconfinement n’est pas ce qui l’inquiète le plus. Elle explique : « Notre gros problème actuel est qu’une minorité de familles ne respecte pas les gestes barrière, enlève les masques et se balade dans les lieux communs. J’avoue que j’ai vraiment peur. Au niveau du personnel on est hyper vigilants. Je redoute l'arrivée du COVID 19 ». Elle précise : « Si nous avions un cas, l’établissement serait fermé à toute visite extérieure. Les visites se feraient alors sur rendez-vous et dans un lieu différents de la chambre ».Selon les chiffres de la Direction générale de la Santé, en date du 8 septembre, plus de 200 foyers épidémiques sont en cours d’investigation dans les EHPAD. Un cluster a été détecté dans une maison de retraite de l’Aveyron, avec une cinquantaine de malades. Michel Brousse, président de l’Union des familles et amis des personnes âgées, une association basée dans l’Allier, s’inquiète aussi de la baisse de vigilance. Il affirme : « Il y a des familles, une minorité, qui font part de relâchement. Il faut mettre dehors ceux qui ne respectent pas les gestes barrière ». Il ajoute : « Si on reconfine, il faut le faire avec intelligence, prendre le temps de contacter les familles avec une organisation adéquate. Il faut que l’Agence régionale de santé soit davantage à l’écoute des familles ».Si on reconfine, il faut le faire avec intelligence