A moins d'un mois du début des vacances d'été, les professionnels du tourisme et de l'hôtellerie sont inquiets : ils peinent toujours à compléter leurs équipes. Ils ne reçoivent plus de candidatures pour des postes de cuisiniers ou de serveurs par exemple. La contrainte est forte, certains ont déjà réduit leur activité. Exemple à Aydat dans le Puy-de-Dôme.
Sur le site Internet de Pôle emploi, 952 offres, pour le seul département du Puy-de-Dôme pour les métiers de l’hôtellerie restauration, du tourisme et de l’animation. Dans la salle du restaurant le Marius à Aydat, les tables sont dressées, mais seulement pour le petit déjeuner. Faute de personnel, la cuisine est à l’arrêt : « Le Covid est passé par là. Certaines personnes se sont tournées vers d’autres métiers. Travailler le week-end, le soir, sur des amplitudes horaires assez longues… Je pense qu’il y a eu des changements de vocation. Peut-être à l’école aussi, au niveau des apprentis, il y a moins de candidats. C’est un problème ancré, national, sur le métier de cuisinier », explique Delphine Delpeuch, gérante de l'hôtel-restaurant Le Marius.
"C’est décourageant au bout d’un moment"
De l’autre côté de la rue, la Cocotte Bleue, le restaurant est bien ouvert à midi tous les jours mais il est fermé 3 soirs par semaine, du dimanche au mardi. Les deux établissements devraient employer 20 personnes. Aujourd’hui il en manque 5. « Je communique via les réseaux sociaux, le bouche-à-oreille… Pourtant, ça fait 35 ans que je fais ce métier. Du relationnel, j’en ai mais là, c’est très compliqué. On essaye par tous les moyens, en appelant les radios nationales… On essaie de redoubler d’efforts mais franchement, c’est décourageant au bout d’un moment », alerte Jérôme Delpeuch, gérant du restaurant La Cocotte Bleue.
Des inquiétudes pour la saison touristique
La saison touristique a pourtant démarré. Pour juillet et août, il faudra des équipes au complet. « Imaginez-vous Aydat avec des centaines de touristes dans les campings qui ne pourraient pas, chaque soir, aller se faire plaisir au restaurant. On est en France, ce serait quand même fort dommage », indique Delphine Delpeuch. Dernier espoir pour ces professionnels : bien s’entendre avec les autres restaurateurs pour se partager les jours de fermeture, afin qu’il reste au moins un restaurant ouvert chaque jour, dans un rayon de 10 kilomètres.