La rue n'est pas moins dangereuse l'été que l'hiver, au contraire. Le Secours Populaire tente donc d'héberger dans des campings les réfugiés déboutés de tous leurs droits.
Les fortes chaleurs sont souvent les périodes les plus meurtrières pour les personnes sans-abris. Le 115 est saturé en ce moment à Clermont-Ferrand, le secours populaire a donc décidé de loger des familles de réfugiés déboutés dans des campings.
Tous les matins, des bénévoles viennent les bras chargés dans un de ces campings. Ils apportent de quoi se nourrir à trois familles albanaises présentes en France depuis 3 ans. Elles sont allées au bout de toutes demandes légales : la police peut venir les chercher à n'importe quel moment.
"Ce ne sont pas des vacances, je le dis tout de suite, attaque, grave, Nicole Rouvet, la présidente du Secours Populaire du 63. Ce sont des solutions, pas forcément très bonnes, qui leur permettent au moins de vivre dignement dans des campings où vous pouvez vous laver, cuisiner un peu, à l'écart du regard des autres." Ici, l'hébergement est pris en charge par l'association. Un pis-aller, mais cela reste toujours plus sûr que la rue.
"La tente, dans la journée, il y fait très chaud, mais dans la nuit, cela devient très froid, explique une jeune femme, et puis on reste ici toute la journée." Ces réfugiés sont obligés de changer souvent de lieux. Mais s'ils rentrent en Albanie ils risquent la mort. "J'ai connu deux campings, mais surtout beaucoup d'hôtels, détaille un garçon de neuf ans, je suis allé un peu partout, à Clermont-Ferrand, à Cournon …"
D'ici quelques jours les familles devront déménager à nouveau dans un camping ou dans la rue, faute de moyen financiers. Une situation que déplore le secours populaire qui aimerait enfin pouvoir donner un avenir à ses réfugiés.