Les mentalités évoluent en entreprise sur la question des règles douloureuses. Un exemple dans la région avec l’entreprise puydômoise Braincube basée à Issoire. Elle compte 123 employés en France et propose depuis le mois dernier un congé menstruel à ses salariées souffrant de menstruations douloureuses.
Les ingénieurs de l'entreprise Braincube d'Issoire ont une mission : celle d'augmenter la performance des industries. Mais comment procéder, sans être soi-même productive, en période de règles, si elles sont douloureuses ?
Une charge mentale en moins
Laura Montes, ingénieure en informatique industrielle dans l'entreprise, a déjà été confrontée à ce problème. Elle se félicite que son entreprise ait réfléchi et décidé de proposer à ses employées cette nouvelle mesure interne qu'est le congé menstruel.
« Ca nous permet de dire stop si on a trop mal et enlève une charge mentale. Celle de pouvoir se dire qu'on n'a pas besoin de faire semblant, de travailler malgré tout et de faire plus que les autres pour donner le change ».
Pour Lucas Clément, son collègue qui occupe le même poste que Laura Montes, il s'agit d'une belle avancée sociale dans l’entreprise.
« C’est cool, car le milieu de l’informatique est très masculin et qu’il puisse y avoir ce genre de progrès, de décharge mentale pour les femmes est une bonne chose »
« J'imagine que ça ne doit pas être de tout repos d'avoir ses règles »
30% des salariées de cette société sont des femmes. Les autres 70 % sont des hommes donc, qui se veulent à l'écoute de leurs collègues féminines.
« Ce n'est pas vraiment du repos, car j’imagine que ça ne doit pas être de tout repos d’avoir ses règles », glisse l'un près de la machine à café. Un autre poursuit : « Tu n'es pas censée avoir la même activité que quand tu poses un jour ».
Une attestation sur l'honneur suffit
Les ressources humaines ont mis en place un système pour prendre cette journée de repos, basé sur la bonne foi. Aucun certificat n'est nécessaire, une attestation suffit pour toute la durée de la collaboration.
« Je suis une femme et je pense que si j’ai des règles douloureuses, je n'ai pas envie que mon employeur soit au courant. C’est un jour par mois et si on n’a pas pris ce jour parce que pour ce cycle-là, on n’en avait pas besoin, il n'est pas possible de le reporter le mois d’après en se disant qu'alors, on prendra 2 jours » (Alexandra Pinaud-Le Gars, directrice des ressources humaines).
Il est pour l'heure difficile de lister d’autres entreprises proposant une période d’arrêt menstruel. Il y en aurait une dizaine en France.