Dans le Puy-de-Dôme, les maires doivent faire face à une hausse des violences et des agressions. La maire de Valbeleix a d’ailleurs porté plainte pour menace de mort proféré par l’un de ses administrés.
Ils sont nombreux à être à bout. Certains songent même à racrocher leur écharppe tricolore. Beaucoup de maires doivent faire face à une hausse grandissante des violences de la part de leurs administrés. Un phénomène national qui touche aussi le Puy-de-Dôme.
Des menaces de mort
Catherine Gatignol, la maire de Valbeleix près de Besse, confie avoir été victime de menaces de mort. Les faits remontent à 2017. Lors d’un exercice des pompiers sur la place de la commune, l’un des habitants se serait approché d’elle et aurait proféré des mots très violents.
La maire porte plainte immédiatement. L’audience était programmée le mardi 5 mars au tribunal correctionnel mais elle a été reportée à une date ultérieure.
« Je suis désarmée, je ne comprends pas cette violence. Il n’y a plus de respect pour l’écharpe de maire » se désole-t-elle.
Catherine Gatignol est maire de ce petit village de 129 habitants depuis 2008. Jusqu’alors elle n’avait jamais été confrontée à des actes d'une telle violence. « En tant que maire, automatiquement, on a toujours été confronté à des conflits, des confrontations. Mais je n’avais jamais vécu rien de tel. On voit beaucoup de maires qui doivent faire face à des agressions, il y a un malaise général ».
Une tête de sanglier mort déposé devant la porte d'une élue
La maire de Valbeleix a été notamment épaulée par l’association des maires du Puy-de-Dôme qui s’est portée partie civile dans le procès en cours.
« Quand un maire est attaqué, ce sont les valeurs de la démocratie et de la République qui sont attaquées », s’insurge la présidente de l’association, Pierrette Daffix-Ray qui est aussi la maire de Youx, près de Saint-Eloy-les-Mines.
Elle reconnaît que même si les agressions physiques à l’encontre des maires sont rares, elles sont en augmentation. Selon elle, il y aurait eu 5 faits graves au cours des 2 dernières années.
« ll y a 10 ans, on devait faire face à des insultes maintenant cela peut aller jusqu’à l’agression. Il y a eu une tentative d’étranglement, une tête de sanglier mort avec les yeux crevés a été déposée devant la porte d’une élue… Selon moi, c’est lié à l’évolution de la société. Les violences envers les pompiers, les gendarmes, les professeurs sont aussi en augmentation. Il y a une agressivité envers tout ce qui représente l’autorité », regrette Pierrette Daffix-Ray.
Etre maire, un engagement 24h/24
Elle aussi déplore que la fonction de maire soit de plus en plus dévalorisée. Son constat est amer. « Être maire, ce n’est pas un métier mais un engagement au quotidien 24h/24. L’intérêt collectif n’est plus reconnu par la population. Beaucoup d’administrés ne se comportent plus en citoyens mais en consommateurs ».
Lorsque l’on demande à la maire de Valbeleix, Catherine Gatignol, si elle a envisagé de démissionner après avoir reçu des menaces de mort, elle évoque son engagement qui lui tient à cœur : « c’est une réponse compliquée. J’aime ma commune, je me suis toujours impliquée dans le village depuis mon plus jeune âge. Cela fait partie de ma vie, je veux tenir le cap ».