Interdiction de danser dans les bars, dancings et restaurants : les professionnels consternés

Après avoir annoncé la fermeture des discothèques pour 4 semaines, le gouvernement interdit à présent la danse dans les bars et restaurants pour la même durée. Les propriétaires de ces établissements sont dépités.

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Depuis ce vendredi 10 décembre et pour une durée de 4 semaines, il est interdit de se déhancher dans les discothèques, bars et autre restaurants dansants. La décision a été prise par le gouvernement pour faire face à la cinquième vague de Covid.

Faire danser les gens, c'est la raison d'être du dancing Dubien, situé à Pont-du-Château, près de Clermont-Ferrand. Son propriétaire, Christian Choizy a déjà rangé les chaises sur les tables. Il est consterné : "De l'amertume, de la colère, y'a pas de mots pour qualifier ça. Le moral, dans notre profession, il est à zéro ! Ça fait deux fois … deux fois que ça tombe sur nous. C'est triste. Beaucoup de collègues ne vont pas s'en relever et moi-même je ne suis pas certain de rouvrir. Je ne sais pas où je vais."

"Les gens, nous leur avons demandé énormément de choses : le pass sanitaire, le masque, la pièce d'identité ..."

Christian Choizy, patron de dancing

Dans cette salle, le parquet accueille les danseurs deux fois par semaine, l'après-midi. Christian Choizy ne comprend pas la logique du gouvernement. "Les gens, nous leur avons demandé énormément de choses : le pass sanitaire, le masque, la pièce d'identité, ils ont les trois vaccins … tout ça pour pour danser en couple l'après-midi ! Ils sont étalés sur une grande piste de danse et ils ne comprennent pas pourquoi ils sont punis."

"Pourquoi nous ?" se demande la profession

Le gérant se demande aussi si la mesure est fondée. "Qu'est-ce qui nous prouve que les clusters viennent des dancings et des discothèques ? On n'a aucune preuve aujourd'hui. Pendant la première vague, il y a eu deux vagues successives alors que les discothèques et les dancings étaient fermées. Pourquoi nous ? Alors que les salles des fêtes vont être ouvertes …"

A présent, il va falloir faire avec les conséquences très concrètes de cette fermeture. "En fermant en décembre, on perd 30 % de notre chiffre d'affaire annuel. On a tout commandé ! Mon champagne, il est rentré, la billetterie elle est livrée, l'imprimerie, le plan com est lâché … mes cotillons sont arrivés et puis boum. Le couperet tombe."

"Depuis que Mr Véran a parlé, les gens ont pris peur …"

Nicolas Gennardi, patron d'un restaurant

A Riom, au nord de Clermont-Ferrand, Nicolas Gennardi tient l'Indian Saloon. Ces derniers jours, il regarde son cahier de réservations avec dépit. "Je suis en train de faire le calcul, en décembre, j'en suis à 1600 annulations de repas…"

Repas d'entreprises, de comités d'entreprises, repas de fin d'année, repas familiaux disparaissent les uns après les autres du planning. "Depuis que Mr Véran a parlé, les gens ont pris peur …" se désole le patron. "Ça fait deux ans que ça dure : un coup je t'ouvre, un coup je te ferme, un coup il faut mettre les masques, un coup il faut les enlever, un coup il faut demander les pass sanitaires avec la carte d'identité … On a contrôlé, on s'est fait insulter par les gens …"

Et si tout cela ne suffisait pas, l'interdiction de danser pousse à nouveau une partie des clients à renoncer … Le téléphone sonne : "Ce sont des gens qui avaient réservé pour le réveillon. Ils habitent loin, ils ont pris l'hôtel, mais si il n'y a pas de danse, ils me disent "on annule, on ne vient pas !"

Des pertes financières conséquentes

Se pose à présent la question de l'ouverture : "Les gens nous demandent ce qu'on fait pour le réveillon. Nous, on ne sait pas … On ouvre, on n'ouvre pas … On ne peut pas les faire danser : on fait un spectacle ou pas ? Est-ce qu'on fait uniquement de la restauration ?"

Financièrement, les enjeux sont lourds pour l'entreprise. "C'est une perte énorme ! Le mois de décembre, c'est un gros mois pour notre activité. C'est très compliqué à gérer avec le personnel. On est une équipe de 30 personnes. J’avais embauché des gens car j'avais des devis qui avaient été signés. Qu'est-ce que je fais de ces gens là maintenant ? Je ne sais pas …"

Les professionnels concernés attendent maintenant les précisions du gouvernement pour savoir dans quelle mesures elles seront aidées. Si les discothèques doivent bénéficier d'un soutien, rien n'a été prévu pour l'instant pour les restaurants et bars dansants comme celui de Nicolas.

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