Les électeurs sont appelés aux urnes les 12 et 19 juin prochains. Mercredi 8 juin, un débat était organisé par France 3 Auvergne au sujet de la 4ème circonscription du Puy-de-Dôme. Retrouvez les temps forts de ce débat.
Dans le Puy-de-Dôme, la quatrième circonscription regroupe : les cantons d'Aubière, Clermont-Ferrand Sud-Est, Issoire, Jumeaux, Saint-Germain-Lembron, Sauxillanges, Vertaizon, Veyre-Monton, Vic-le-Comte, commune de Pérignat-sur-Allier.
D'après le recensement général de la population en 1999, réalisé par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la population totale de cette circonscription est estimée à 92 022 habitants.
Neuf candidats en lice
Neuf candidats sont en lice pour briguer le fauteuil laissé vacant par le député sortant, Michel Fanget (MoDem), inéligible. Quatre candidats de cette circonscription étaient présents sur le plateau de France 3 Auvergne, en partenariat avec France Bleu et La Montagne, mercredi 8 juin :
- Florence Dubessy (LR) : conseillère municipale d’Issoire et vice-présidente du Conseil régional, vice-présidente d’Agglo Pays d’Issoire
- Valérie Goléo (Nupes) : candidate issue de la France Insoumise, conseillère municipale d'Issoire (LFI), membre de la Gauche en A.C.T.E.S
- Delphine Lingemann (Ensemble) : investie après que le sortant Michel Fanget (Modem) a été déclaré inéligible. MoDem, (ex)-adjointe au maire de Royat. 49 ans, cheffe d'entreprise (dans le conseil aux entreprises) et chargée de cours à l'Université Clermont Auvergne. Elle est originaire d'Issoire, où elle a grandi et a fait ses études.
- Laurent Pradier (candidat indépendant) : jusqu'ici président du MoDem 63, le conseiller municipal d'Issoire a démissionné du parti.
D’autres candidats se présentent sur cette circonscription :
- Pascale Sanchez (Reconquête)
- Isabelle Chavroche (Parti animaliste)
- Béatrice Hénoux (Union pour la France)
- Didier Brulé (Rassemblement national)
- François Marotte (Lutte Ouvrière)
Vous pouvez retrouver la liste des candidats ainsi que leur programme ici.
Retrouvez ci-dessous l’intégralité du débat.
Sur la santé
Valérie Goléo commence : « Les gens sont actuellement en burn-out. L’hôpital est en crise, il y a 120 services d’urgence en France qui sont fermés la nuit. Il faut trouver des gens, augmenter la capacité d’attractivité du service public hospitalier. Les gens sont à bout, ils ont des emplois du temps de dingues, ne sont pas très bien payés. Il faut augmenter l’attractivité et faire en sorte que ceux qui sont déjà partis puissent revenir dans le système hospitalier et travaillent dans de bonnes conditions. C’est un service public évidemment et il en va de la santé des Français. Il faut recruter. Nous ferons le nécessaire pour y arriver ».
Florence Dubessy poursuit : « Les postes nécessaires de médecins n’ont pas été anticipés sous le gouvernement précédent. On a une vraie crise des services publics et notamment de l’hôpital. On se doit d’ouvrir des postes et de trouver des solutions de bon sens au niveau des formations. Pourquoi ne pas proposer à la formation des infirmières une formation un peu plus exigeante qui pourrait pallier ce manque de médecins ».
Delphine Lingemann insiste : « La crise de la santé et de l’hôpital est une crise des vocations : on ne trouve plus de médecins, d’enseignants, de policiers, de gendarmes d’une manière générale. Pour la santé, il faut valoriser les salaires de ces soignants, redonner du sens à leur travail. Un soignant doit soigner, il faut alléger les tâches administratives. Le troisième volet est de créer des formations attractives sur le territoire pour susciter ces vocations. C’est un manque de recrutement qui met l’hôpital sous tension ».
Laurent Pradier continue : « Notre principal problème est l’attractivité du territoire. On les fait venir en ayant des écoles, un cadre de vie agréable. Comment fait-on ? Le niveau essentiel, ce sont les communes. Elles vont maîtriser tout cela, avec le pôle communal. Le conseil municipal va se battre pour cela, que ce soit majorité ou opposition à Issoire. C’est le cas de l’agglo Pays d’Issoire et du Monde Arverne aussi, pour faire venir des médecins. On sait pertinemment qu’il faut dix ans pour faire un médecin : personne n’a la solution immédiatement »
Sur le rôle du député
Laurent Pradier commence : « La question est de savoir quelle est la différence entre un député lambda et un bon député. Lorsque vous remarquez les députés qui sont efficaces, ils sont ancrés sur leur territoire. Ils y vivent, y travaillent. Ils connaissent bien leur territoire et ne sont pas parachutés. Ils ne sont pas hors sol. Ils sont présents. Pour moi, un député doit être avant tout sur son territoire, le connaître, l’aimer, le développer et être présent. Le maillon essentiel, ce sont les collectivités. (…) Il paraît évident de travailler à l’Assemblée nationale. On a pu voir que pour notre prédécesseur ce n’était pas vraiment son cas. Si on ne veut pas recommencer, il faut prendre un élu du coin, un élu du territoire qui soit présent et aille défendre sa circonscription et ses valeurs ».
Delphine Lingemann, qui se présente sous la même couleur politique que Michel Fanget, rétorque : « Je n’ai jamais parlé à monsieur Fanget, je n’ai jamais échangé deux mots avec lui et je pense que les deux personnes qui sont en face de moi le connaissent mieux : madame Dubessy pour siéger avec lui dans la majorité du Conseil régional et monsieur Pradier, en tant qu’ancien président du MoDem. Le bilan de monsieur Fanget est contestable, je ne vais pas le défendre. Je m’inscris en rupture et je serai la députée de la proximité, qui montera aussi à Paris légiférer, porter la voix du territoire et soutenir l’action du gouvernement ». Elue de Royat, elle ajoute : « Je suis légitime pour cette élection. Ma candidature est sérieuse et légitime. Le parachutage est l’argument de ceux qui n’en ont pas d’autres, de ceux qui n’ont pas de programme. Je suis née à Issoire, j’ai vécu à Issoire, j’ai été scolarisée à Issoire. Quand je suis revenue dans la région, ma famille et moi avons habité à Issoire. Je travaille depuis 17 ans à Aubière. Je viens d’un territoire rural à côté d’Issoire. Ce triple ancrage, autour de la table, aucun ne l’a. Je pense que c’est une vraie force, contrairement à un parachutage ».
Florence Dubessy lui demande où elle votera dimanche. Delphine Lingemann répond : « Est-ce que c’est un problème de ne pas voter dans sa circonscription ? Je pense que vous vous trompez d’élection : c’est une élection nationale ».
Florence Dubessy indique : « Je voterai les lois quand elles me paraîtront bonnes. J’aurai cette liberté-là. Je suis avant tout une élue de terrain, qui connaît sa circonscription. Je vis à Issoire depuis 20 ans, au moment où madame Lingemann a quitté le lycée. Elle parle au futur. Je parle au présent. Je suis la candidate du concret, des résultats. (…) Les trois quarts des maires me font confiance. Je les connais. Le rôle d’un député est d’être à la fois sur son terrain et de rendre compte aux habitants de son travail à Paris, de les informer régulièrement, de tenir une permanence et d’être disponible comme je le suis déjà ».
Valérie Goléo conclut : « Pour moi les choix de société, comment font les gens pour vivre sur ce territoire qui manque cruellement de services publics, sont importants. Les gens manquent cruellement d’argent. J’ai rencontré moult personnes qui m’ont disent qu’il n’y a plus rien pour manger au 15 du mois. Cela m’interpelle, évidemment. On est en train de parler de gestion, de chiffres, de maisons de santé. Qui aura pu dire que monsieur Macron s’apprête à diminuer de 10 milliards la dotation aux collectivités territoriales sur le prochain quinquennat ? Personne ».
Les électeurs de la quatrième circonscription du Puy-de-Dôme sont appelés à voter le 12 juin prochain.
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