L’INRA Auvergne-Rhône-Alpes et le CHU de Clermont-Ferrand débutent au mois d’avril une étude afin de recenser les nouveaux cas de maladie de Lyme dans le secteur des Combrailles, dans le Puy-de-Dôme. Cette étude durera un an sur un territoire propice à la présence de tiques, vecteurs de la maladie.
Chaque année en France, on dénombre 33.000 nouveaux cas de personnes atteintes de la maladie de Lyme. Transmise par des tiques porteuses d’une bactérie appelée Borrelia burgdoferi, cette maladie infectieuse se manifeste, sous sa forme cutanée, par une plaque rouge et ronde autour de la zone de piqûre. C’est cet érythème migrant (éruption cutanée à l'endroit de la piqûre de tique) que le programme LymeSnap va étudier. Pendant un an, d’avril 2017 à mars 2018, l’INRA Auvergne-Rhône-Alpes et le CHU de Clermont-Ferrand lancent, en effet, une grande étude dans les Combrailles, dans le Puy-de-Dôme, secteur où la présence des tiques est avérée.
La population mise à contribution
Les habitants de cette région, présentant une tache cutanée rouge, sont invités à photographier cette lésion qui pourrait s’avérer être un érythème migrant. Le cliché sera alors envoyé par SMS ou par mail au centre d’étude. Les patients seront alors rappelés par un infectiologue qui, après un court questionnaire relatif à l’exposition aux tiques, formulera des conseils de prise en charge.
« Cela ne remplace pas la consultation chez le médecin » insiste Gwenaël Vourc’h, responsable de l’Unité Epidémiologie des maladies animales au sein du centre de recherches de l’INRA de Clermont-Ferrand. Les photos reçues seront examinées par deux médecins qui, questionnaire à l’appui, pourront arrêter leur diagnostic et conclure à la présence ou non d’un érythème migrant.
Les personnes de passage dans la zone étudiée et qui constateraient la présence du symptôme cutané peuvent également participer à cette étude.
Les médecins et professionnels de santé des Combrailles sont associés à ce programme. Outre l’accompagnement des malades, ils recenseront le nombre de cas d’érythème migrant observés chez leurs patients.
« Sur le plan national, nous n’avons pas de données très précises sur le nombre de cas » explique Gwenaël Vourc’h. Les informations collectées par les médecins participeront à une connaissance plus fine de la situation.
Sur ce bassin de population de 50.000 habitants, l’étude pourrait permettre de dresser une cartographie fine de cette zone à risque, la présence de tiques étant établie dans les Combrailles. Les nombreuses forêts et haies favorisent, en effet, la prolifération des tiques. Les scientifiques estiment qu’entre 5 et 20 % des tiques sont infectées par la bactérie à l’origine de la maladie de Lyme.