Avec le temps pluvieux qui touche la région depuis des semaines, les girolles sont plus nombreuses que d’habitude. L’humidité pourrait même faire arriver les champignons d’automne en avance.
Quant il pleut pendant de longues périodes et que l'humidité est importante, on dit parfois que c'est "un temps à champignons". Et en ce moment, pour William Trapon, gérant de "Trapon Champignons" à Ambert (Puy-de-Dôme), c’est le cas, au moins pour certaines espèces : “Disons qu’on a un peu plus de pousses de girolles, ce qui n’est pas surprenant parce que la météo est très humide”. Mais si les champignons sont là, leur nombre n’est pas exceptionnel, car l'hygrométrie ne fait pas tout : “Le champignon est une moisissure : il lui faut de la pluie, mais au bout d’un moment, il a aussi besoin de chaleur.” Et ça se voit en altitude : “en montagne, les girolles n’ont pas démarré. Il y a toute l’humidité nécessaire, mais pas la chaleur !”
D’autres espèces sont aussi de sortie. “On a toujours une petite pousse de cèpes au printemps, avec une espèce qui n’est pas tout à fait la même qu’en automne. Cette petite pousse traditionnelle a bien eu lieu, mais avec cette météo, cela pourrait déclencher une vraie pousse automnale en avance, et ça on ne le souhaite pas. Si on a des cèpes au 15 juin, ça nous posera problème au niveau de la demande.”
La même question se pose pour d’autres variétés : “si le temps automnal se maintient, ça risque de faire venir les variétés d’automne, mais les gens ne sont pas prêts à consommer des pieds de mouton, des trompettes de la mort ou des lactaires en plein été.”
William Trapon reste cependant optimiste : “ça va venir, on est confiant ! Et si le soleil veut bien faire son retour, ça ne sera pas seulement bon pour les champignons : ce sera aussi bon pour le moral !”