Depuis fin décembre, le député MoDem du Puy-de-Dôme Michel Fanget affirme avoir reçu trois mails de menaces de mort. On le menacerait notamment de décapitation s’il vote le pass vaccinal. L’élu de la majorité a déposé plainte et affirme qu'il votera pour le pass vaccinal.
Alors que les députés se penchent à l’Assemblée nationale sur l’examen du projet de loi visant à transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, certains élus de la majorité sont la cible de menaces de mort. C’est le cas de Michel Fanget, député MoDem du Puy-de-Dôme. Il affirme avoir reçu depuis fin décembre trois mails de menaces de mort. Nous avons pu consulter ces mails envoyés au député. Le ou les auteurs font preuve d'une extrême violence dans leurs menaces. Une violence qu'ils justifient par la privation de liberté qu'induirait, selon eux, la vaccination. Ils dénoncent la mise en place d'une "dictature sanitaire". Ces mails ont été adressés à de nombreux députés de la majorité, LREM et MoDem.
"Personne ne m’empêchera de faire mon devoir"
Michel Fanget, député MoDem du Puy-de-Dôme, indique : « Je suis le seul parlementaire du Puy-de-Dôme à recevoir des menaces de mort réitérées. Le préfet m’a appelé et m’a demandé de porter plainte, ce que j’ai fait. Dans le contexte actuel, un certain nombre de parlementaires pensent qu’on les met physiquement en danger. Car certains antivax sont extrêmement violents et on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Je voterai bien sûr le pass vaccinal et j’étais même, à titre personnel, partisan de la vaccination obligatoire d’emblée. Actuellement, personne ne m’empêchera de faire mon devoir. Il faut que nos concitoyens sachent que les parlementaires peuvent être mis en danger. Ces gens remettent en cause la démocratie, qui est la liberté d’expression et d’opinion. Je comprends que des gens puissent être contre la vaccination. Force est de constater que la vaccination nous protège. Je suis mis en cause physiquement par des mails mais ils ne m’empêcheront pas de faire mon devoir ».
La déclaration de la préfecture
De son côté, la préfecture du Puy-de-Dôme précise : « Un parlementaire du département a fait l’objet de menace et des mesures de protection additionnelles ont été demandées pour tous les parlementaires ». Michel Fanget, cardiologue, ajoute : « On me menace de décapitation, d’incendier ma maison et ils écrivent qu’ils arriveront à mettre en œuvre leurs menaces si je vote le pass vaccinal. C’est très explicite. J’ai reçu trois mails de menaces de mort. J’ai déposé plainte il y a deux jours à Clermont-Ferrand. Tout est centralisé à Paris. C’est la DST qui s’occupe à la fois du suivi de cette affaire et également de notre protection, notamment de mon domicile parce que mon adresse personnelle a été indiquée, ainsi que celle de ma permanence. Actuellement, le ministre de l’Intérieur a donné des consignes très fermes aux préfets pour protéger les députés et les parlementaires mis en danger ».
"Au début, je n’y ai pas trop prêté attention"
Le député de la majorité souligne : « Les menaces ont commencé il y a une dizaines de jour. Au début, je n’y ai pas trop prêté attention puis ça a été réitéré une deuxième fois, et une troisième fois. Là, le ministère de l’Intérieur est intervenu pour protéger les élus ». Selon lui, ces menaces sont prises très au sérieux : « J’ai entendu hier dans l’hémicycle qu’on avait déjà repéré une filière, avec un des membres qui serait à Clermont-Ferrand. C’est une information à prendre au conditionnel ».
"Ces menaces m’atteignent"
Il confie : « Ces menaces m’atteignent. On est bien sûr inquiet. Il y a déjà eu un professeur de décapité et un de mes collègues qui a eu son véhicule incendié et sa maison dégradée. Il y a plusieurs exemples en France qui montrent que les menaces sont mises à exécution. Je ne suis pas d’un naturel inquiet. Je suis élu depuis longtemps et je n’ai jamais eu de menaces aussi réitérées et aussi graves ».
Une sécurité renforcée
La sécurité du député a été renforcée : « Je suis encore à l’Assemblée nationale. Je rentrerai sans doute à Clermont-Ferrand par l’avion du soir. En termes de sécurité, on a un correspondant à qui on peut faire appel en cas de difficultés et qui nous suit ». Michel Fanget insiste : « Le sujet est un problème de santé publique et rien ne doit entraver les mesures qui doivent être prises pour la santé des Français. Nous sommes en démocratie. On peut être d’accord ou pas d’accord, en l’occurrence, nous sommes dans la majorité. Nous œuvrons pour la sécurité des Français. Pour dire qu’on n’est pas d’accord, il y a des moyens d’expression et puis en France, on vote. La démocratie c’est cela, ce n’est pas la violence, la menace. Ce sont des méthodes qui se développent dans notre pays et c’est très inquiétant ». Dans une interview au Parisien, le président de la République, Emmanuel Macron, a mis le feu aux poudres en déclarant : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie ». Michel Fanget réagit : « Il a peut-être été excessif dans son expression mais il a voulu qu’on comprenne que les médecins et les professionnels de santé ne vont pas pouvoir tenir le coup si cet acte citoyen qu’est la vaccination n’est pas pratiqué et si des gens continuent à le combattre ». Michel Fanget doit rentrer à Clermont-Ferrand dans la soirée du mercredi 5 janvier.