Prison de Riom (63) : "Les agressions ont monté en intensité", affirme un surveillant

Alors qu'un mouvement de blocage des prisons a commencé le 15 janvier en France, Nicolas Machette, représentant syndicat FO Pénitentiaire, raconte son quotidien au centre pénitentiaire de Riom (Puy-de-Dôme). Ce surveillant déplore la hausse des agressions et des violences à l'encontre des gardiens.

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Avec ses 150 détenus sans surpopulation carcérale, et avec sa structure moderne, le centre pénitentiaire de Riom fait presque figure de prison modèle. "Cela apaise les tensions, même s'il y en a. Depuis l'ouverture de l'établissement [en janvier 2016, NDLR], on en a recensées une dizaine, souvent pour des motifs futiles, par rapport au tabac, aux médicaments", raconte Nicolas Machette, représentant syndical FO Pénitentiaire.

Son métier, être "un couteau suisse de la pénitentiaire" avec un double objectif parfois contradictoire : garder et sécuriser les détenus. Dans les faits, ils doivent faire face à de nombreuses situations : "C'est parfois difficile à gérer. Un coup vous devez être ferme, un coup vous êtes plus à l'écoute. On apprend à comprendre les détenus. Il y a vraiment un rôle d'accompagnement au quotidien."


Inquiétude grandissante


Mais même dans cette prison relativement calme, l'inquiétude grandit : "Depuis quelques années, il y a une multiplication des agressions. Leur nature a aussi changé avec l'utilisation d'armes blanches notamment. Il y a une volonté de blesser, voire de tuer. les agressions ont monté en intensité."

En cause, des détenus de plus en plus sujets à des problèmes psychologiques, 20% à 30% de la population carcérale selon le syndicaliste. "Les personnes atteintes de troubles psychologiques peuvent à tout moment devenir ingérables. Et on n'est pas préparé à ce genre d'intervention."

Une vingtaine de postes non-pourvus


Autre problème majeur, le nombre de postes non-pourvus qui atteint la vingtaine à Riom. "On peut se retrouver tout seul pour une coursive où il peut y avoir jusqu'à 80 détenus. La réelle problématique c'est que l'on peine à recruter. Ils vont être progressivement comblés mais on va avoir énormément de départs à la retraite", déplore Nicolas Machette.

Pour autant, pas de quoi s'alarmer à "la CP Riom", car dans la majorité des cas, les rapports prisonniers – gardiens se passent bien selon les mots du professionnel : "Sur la région Auvergne-Rhône-Alpes, on est un établissement à sécurité adapté. On n'a pas de détenus qui sont ultra-violents. Ils ont souvent un objectif de réinsertion, on propose du travail par exemple."

 

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