A nouveau en 2022 dans le massif du Sancy dans le Puy-de-Dôme, des artistes jouent avec les paysages : c’est la 16ème édition d'Horizons "Arts-Nature" en Sancy. Dix œuvres d’art sont à découvrir au creux de la forêt, au bord d'un ruisseau ou au cœur d'un puy. Elles rendent hommage aux paysages exceptionnels du massif du Sancy et attirent chaque année des milliers de visiteurs curieux, amoureux de la nature et de l’art.
Chaque année à Horizons Sancy, il y a des bâtisseurs : inspirés par l’espace environnant la Banne d’Ordanche Julien Fajardo et Vincent Bredif, auteurs d’Erosion (1421.1416), ont édifié une tour-cabane en vigie à 1416 mètres… Au sommet du Tenon.
« C’est une grotte plutôt qu’une cabane, c’est une archisculpture, c’est-à-dire des sculptures habitées » explique Julien Fajardo. « La première forme d’habitation qu’on connaisse, du moins, c’est soit la cabane, soit la grotte, la caverne qui abrite, qui protège des intempéries, des animaux… » complète Vincent Bredif. Puis Julien reprend car Erosion se dresse comme un phare, un repère pour les randonneurs : « Elle est plus haut que le sommet, c’est toujours cette idée du randonneur de gravir plus haut. Donc on arrive à 1416 mètres au sommet du Tenon et pourquoi pas monter plus haut à 1421 et profiter de cette grotte pour justement chercher un pont de vue plus élevé. »
Une invitation à entrer, l’archisculpture se contemple de loin et se vit de l’intérieur, le chemin est parfois escarpé comme l’indique Julien : « Il y a des espaces qui sont bas, qui sont contenus, des espaces plus grands, qui ont des vues dégagées, il y a des efforts à faire, être prudent, ne pas glisser… »
A Picherande en juin, on parle polonais
Venus de Wroclaw, étudiants et professeur ont imaginé une série de sculptures flottant sur l’eau de la tourbière de Gayme comme des plantes musicales. « On a créé ces plantes et on leur a ajouté un effet sonore. On trouvait que c’était une belle chose de construire des sculptures qui se démultiplient, qui bougent naturellement dans le vent et que ce mouvement produise un son sympa. Et voilà, on y est ! » dit Piotr Wesolowski, Sculpteur, ingénieur et architecte au sujet de Float. « L’inspiration principale pour nous c’était la nature, alors on a voulu faire une œuvre qui s’anime grâce à son environnement » précise Karolina Konieczny, étudiante de l'Académie des beaux-arts de Wrocław.
La pluie de Montchal
Au Puy de Montchal, méduse, chevelure, jupe dansante, les rubans de Pier Fabre attendent le vent pour prendre vie. Une installation qui se contemple et s’écoute : elle reproduit le bruit de la pluie d’où son nom : la pluie de Montchal. « Moi ce que j’aime bien, c’est quand ils se promènent au sol, ça fait une espèce de procession. Il y a un équilibre entre l’aspect visuel qui est très fort et l’aspect sonore qui est aussi très puissant et surprenant. Il y a des grosses bouffées de vent, les rubans commencent à s’animer, ils s’entrechoquent et c’est ce bruissement qui se transforme peu à peu en un bruit comme des gouttes de pluie qui tomberaient sur le toit d’une maison, sur une verrière » dit son créateur.
Des sculptures en grande nature pour captiver les visiteurs tout l’été du 18 juin au 18 septembre. Les communes du massif du Sancy se les disputent car avec 220 000 visiteurs c’est une manne touristique. Mais Horizons Sancy se limite à 10, une garantie de la qualité des choix artistiques.