La mairie de La Bourboule (Puy-de-Dôme) a lancé des travaux le 14 avril pour détruire les aménagements du site de la source d’eau chaude de Croizat, située au Mont-Dore, bien que le site appartienne à La Bourboule. Ces travaux de « sécurité » ont mis le feu aux poudres chez certains internautes.
Des travaux sont en cours depuis le 14 avril sur le site emblématique de la source d’eau chaude de Croizat, située sur la commune du Mont-Dore (Puy-de-Dôme). Les infrastructures autour de la source ont été détruites pour des raisons de « sécurité », précise le maire de La Bourboule François Constantin (SE), à l’initiative de ces travaux. Il ajoute que le dossier est « d’une grande complexité » et indique qu’il s’exprimera sur le sujet lorsque la clameur des réseaux sociaux se sera apaisée, en début de semaine prochaine. En effet, cette destruction a provoqué une vague d’indignation chez les internautes. Une pétition a été mise en ligne, récoltant près de 1 000 signatures et demandant la restauration du site. Des débordements ont été constatés : circulent des messages de menaces et des insultes. « Les réseaux sociaux se sont affolés, la mayonnaise est montée. Certains ont proféré des menaces », dénonce Jean-Marc Eyragne, chef de l’opposition (SE) à la Bourboule.
Une destruction des infrastructures
Il déplore un manque de communication : « On a été mis devant le fait accompli. On l’a découvert en même temps que tout le monde. Il y a eu un conseil municipal le 9 avril, on aurait pu nous en parler. » Une opinion partagée par la commune du Mont-Dore, sur laquelle se trouve la source chaude : « On n’a pas forcément été mis au courant de ce qui allait se passer. On ne cherche pas à mettre le tort sur la commune de La Bourboule. Si cette destruction a eu lieu, c’est sûrement pour de bonnes raisons, mais on déplore un peu le manque de communication », indique Hélène Plisson, chargée de communication de la mairie du Mont-Dore. Elle insiste également sur le fait que ce sont les infrastructures du site qui ont été détruites et non la source elle-même.Un groupe intitulé « Sauvons la source Croisat » a vu le jour et compte 2 500 membres : « On comprend qu’il y avait des gens qui ne respectaient pas le lieu mais on conteste le fait qu’il n’y ait pas de plan de rénovation ou de mise en valeur du site. On espère monter un collectif de sauvegarde de la source, en contact avec les mairies pour trouver des solutions », indique Rémi, fondateur de ce groupe.
"Il y a eu à plusieurs reprises l’intervention des gendarmes pour trouble à l’ordre public"
Jean-Marc Eyragne reconnait des « problèmes de sécurité » sur ce lieu touristique. « On est d’accord pour une mise en sécurité. Il y avait des abus. J’y passe de temps en temps en vélo et tous les jours il y a du monde, rien n’était adapté pour accueillir le public. Il fallait mettre en sécurité ce site, mais pas le détruire », regrette Jean-Marc Eyragne. « La baignade était interdite depuis 2016 au niveau de la source. Les panneaux ont été à maintes reprises arrachés et détruits. Il y avait tout type de population, aussi bien des familles que des populations plus à risque. Il y a eu à plusieurs reprises l’intervention des gendarmes pour trouble à l’ordre public et une constatation de dégradation de la faune et la flore sur place », confirme Hélène Plisson. Pour l’heure, aucun projet de construction de nouvelles infrastructures n’a été annoncé. Un arrêté municipal interdisant l’accès au site est en vigueur.