L’heure du bac a sonné pour les lycéens. Comme les autres élèves de sa classe de bac pro, à Saint-Eloy-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme, Lydie est un peu tendue. Pour réaliser son rêve professionnel, cette lycéenne de 48 ans doit, elle aussi, décrocher le précieux sésame.
Passe ton bac d’abord ! Lydie aura finalement attendu ses 48 printemps pour franchir le pas. Mère de trois enfants, elle espère décrocher un bac pro maroquinerie. Au lycée professionnel de Saint-Eloy-les-Mines, c’est une élève assidue et concentrée. Pas question pour elle de chahuter avec ses camarades âgés de 15 à 16 ans.
« Quand un adulte arrive dans une classe de jeunes, ils se posent des questions aussi. Cela suscite de l’admiration aussi parce qu’ils sont un peu étonnés de voir quelqu’un de l’âge de leurs parents débarquer dans leur classe », confie Lydie Denhaut.
Il faut dire que cette ancienne ouvrière dans une usine de production a quitté les bancs de l’école après le collège et rêve de décrocher un BTS en maroquinerie. Pour arriver à ses fins, elle a donc mis toutes les chances de son côté.
« C’est un vrai challenge. Il faut se remettre à niveau sur toutes les matières générales parce que j’ai quitté l’école il y a longtemps. Quand on aboutit à ce à quoi on aspire, ça nous permet de revaloriser l’image qu’on a de soi. Et puis on se dit que c’est un bon point pour avancer », explique-t-elle.
A terme, l’exemple de Lydie ne devrait pas constituer un cas isolé. « Avec la réforme des lycées professionnels, l’objectif est de pouvoir donner l’opportunité à n’importe qui voulant se former de pouvoir intégrer, quand il le souhaite, une formation diplômante ou non, des modules de formations. C’est le cas de Lydie », indique Ludovic Mitton , Chef d'établissement au lycée Desaix.
Pour Lydie, les choses sérieuses ont débuté. Le 19 juin, elle passera alors ses dernières épreuves. Alors que l’heure du bac a sonné, si elle le décroche, le fameux diplôme raisonnera aussi comme une belle revanche.