A Fournols, dans le Puy-de-Dôme une page se tourne ce mardi 31 décembre : le médecin du village a décidé d’arrêter et prend sa retraite. Il n’a pour le moment pas de successeur.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
A Fournols, dans le Puy-de-Dôme, ce sont les dernières consultations pour le docteur Méry. Ce mardi 31 décembre, le généraliste fermera définitivement la porte de son cabinet.
A 80 ans, il a pris sa décision sur un coup de tête. Pierre Méry raconte : « Je suis tombé sur 3 énergumènes qui m’ont mis en colère, qui n’étaient contents de rien et pour qui rien n’allait. J’ai craqué, j’ai dit bon j’arrête. J’ai fait une lettre au conseil de l’ordre pour dire que j’arrêtais et j’ai regretté ».
Une annonce qui a attristé ses patients
Depuis 44 ans, Pierre Méry était le médecin du petit village de Fournols, 350 habitants. L'annonce de sa retraite a peiné ses patients, qui au fil des années, étaient devenus des proches. Pierre Méry souligne : «
Il y en a qui ont pleuré, même des hommes. Quand on est habitué à un médecin et qu’on lui a raconté sa vie, c’est difficile de changer et de passer à autre chose. Ca les gêne ». Georges Dumas, patient du médecin, ajoute : «
Ca me rend triste. De toute façon, on ne va plus trouver de médecin. Il va falloir aller chez le vétérinaire : les chiens seront mieux soignés que les personnes si ça continue ».
Une centaine de kilomètres par jour
Pierre était un médecin de campagne, au sens propre : les rendez-vous du matin au cabinet, l'après-midi réservée aux consultations à domicile soit une centaine de kilomètres par jour, sur ces petites routes du Livradois. Pierre Méry affirme : «
Pour aller à Sauxillanges c’est 23 km, à Ambert ils ne peuvent plus prendre de médecins mais il y a 20 km. Ca va vraiment être le désert ».
La fin de son mandat de maire
Avec son départ, c'est une forme de médecine de proximité qui disparaît. Pierre Méry conclut : «
Si on ne va pas à domicile, on se prive de beaucoup de choses. Quand on a vu comment le patient vivait, dans quelles conditions, on comprend beaucoup de choses ». Maire du village, Pierre Méry arrêtera aussi la politique après les élections municipales en mars, il pourra enfin profiter de la retraite à 80 ans.