Une étude d'impact menée par l'UFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne dénonce"un chèque en blanc à la distribution" . La loi Alimentation n'a, selon eux, pas tenu ses promesses et a provoqué une inflation. L'association de consommateurs a alerté par courrier des élus du Puy-de-Dôme.
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1,6 milliard d'euros sur deux ans, le montant de l'inflation liée à la loi Alimentation a de quoi donner le tournis. C'est en tout cas le chiffre avancé par l'UFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne, unies pour dénoncer une loi qui accable les consommateurs sans revaloriser les prix agricoles. L'Auvergne ne fait pas office d'exception. Daniel Bideau, vice-président national de l'UFC-Que Choisir et président de l'association de consommateurs dans le Puy-de-Dôme, a constaté la hausse des prix dans toute la région : "On a pu remarquer cette augmentation dans toutes les grandes surfaces en Auvergne, elles n'ont absolument pas tenu leurs engagements."
L'UFC-Que Choisir du Puy-de-Dôme en appelle à ses élus
Daniel Bideau affirme que l'association a envoyé le 11 octobre une lettre aux trois sénateurs et aux cinq députés du Puy-de-Dôme pour qu'ils
"s'engagent auprès des consommateurs." Des chèques symboliques de 1,6 milliards d'euros seront également envoyés aux grandes surfaces de la région. La hausse de 10% du SRP (Seuil de Revente à Perte) prévue par la loi Alimentation devait pourtant permettre un rééquilibrage des négociations commerciales, sans impacter le prix à l'achat pour les consommateurs. Selon l'étude menée par l'association et le syndicat agricole, la loi aurait produit l'effet inverse :
"Sur la base d’une étude de prix réalisée sur la totalité des magasins des grandes enseignes, il apparaît que les prix alimentaires ont subi lors de l’entrée en vigueur de la mesure (1er février 2019) une brutale augmentation de + 0,83 % en un mois seulement."Un "cadeau" fait à la grande distribution
En contrepartie de la hausse du SPR, les industriels et la grande distribution s'étaient engagés à modérer leur marge pour que cette valorisation se répercute sur les prix consentis aux agriculteurs. Là encore, le ruissellement annoncé n'est pas effectif :
"Pour le lait UHT (NDLR : Upérisation à Haute Température),
alors que depuis 2017 le prix revenant à l’éleveur a diminué de 5 %, la marge des distributeurs a au contraire augmenté de 8 %. Résultat : alors que le prix agricole a diminué, les consommateurs paient maintenant le lait 4 % plus cher."Vers l'abandon du relèvement du SPR ?
Face à ces conclusions, l'UFC-Que Choisir et la Confédération Paysanne réclament entre autres l'abandon du relèvement du SPR, mais aussi une publication par les enseignes de la grande distribution de leurs marges nettes et des sanctions pour les industriels et grandes surfaces qui imposeraient aux agriculteurs des prix inférieurs au coût de revient.