Depuis lundi, la cour d'assises du Puy-de-Dôme juge Benjamin Jarry, accusé d'avoir tué le 13 novembre 2013 à Perrier, à l'aide d'un couteau, Jean-Marc Foury. Il s'était dénoncé quelques jours plus tard. L'accusé, âgé de 28 ans, est décrit "comme un garçon calme, gentil, pas violent".
Le fait est suffisamment rare pour être souligné : à l'audience, aucun avocat ne représente Jean-Marc Foury. Dans la salle d'audience du palais de justice de Riom, aucune personne de son entourage n'est même présente. Seul son beau-père et une ex-compagne ont été entendus par la cour, mais pour témoigner de la violence de ce toxicomane de 36 ans. Pourtant, c'est bien lui la victime. Le 13 novembre 2013, il a été tué de plusieurs coups de couteau portés par Benjamin Jarry, dans la commune de Perrier.
Alors qu'il comparait depuis lundi devant la cour d'assises du Puy-de-Dôme, il peut compter sur un large soutien de sa famille. Mais celui que l'on décrit "comme un garçon calme, gentil, absolument pas violent", rappelle son avocat, va devoir expliquer pourquoi son passage à l'acte a été d'une violence extrême. "C'est sans doute en relation avec la personnalité de la victime, un garçon qui souffrait de schizophrénie", poursuit Me Jean-François Canis. Jean-Marc Foury "pouvait être extrêmement violent", plaide l'avocat, ajoutant que dans la version donnée par son client, c'est la victime qui "a saisi le couteau, tenté d'en porter des coups".
Le 23 novembre 2013, c'est l'accusé lui-même, également toxicomane, qui s'est rendu à la gendarmerie pour dénoncer son crime. Dix jours auparavant, il aurait porté plusieurs coups de couteau à Jean-Marc Foury, venu le voir chez lui, à Perrier, pour une dette de téléphone. Il avait ensuite dissimulé le corps dans sa cave avant de l'enterrer dans un ravin à Saint-Yvoine. Benjamin Jarry, aujourd'hui devant les assises, aurait eu peur de Jean-Marc Foury. Pourtant, la violence de son acte ne peut s'apparenter à de la légitime défense. "La riposte n'est pas proportionnée à l'attaque, étant donné le nombre de blessures qui ont été infligées à la victime", continue Me Canis qui souligne que "dans un premier temps, la volonté de son [mon] client a été de se défendre et qu'il a eu ensuite les gestes qu'on lui reproche".
Mardi, pour le deuxième jour d'audience, de nombreux experts sont venus apporter des éléments pour tenter de comprendre comment Benjamin Jarry en est arrivé à une telle violence et quel rôle les stupéfiants ont pu jouer dans cette affaire. Après avoir entendu les plaidoiries de l'avocate générale et de l'avocat de la défense, les jurés rendront leur verdict mercredi après-midi.