Sécheresse : comment des agriculteurs du Puy-de-Dôme envisagent l'avenir

L'agriculture a été fortement touchée par la sécheresse. Mi-septembre, une éleveuse/agricultrice et un vigneron du Puy-de-Dôme font le bilan. 
Bien que différentes, leurs activités sont en souffrance. Ils réfléchissent à la façon de composer, à l'avenir, avec le réchauffement climatique.

Marion Vedel est à la fois éleveuse et agricultrice à Solignat dans le Puy-de-Dôme. Tous les jours, elle passe voir ses brebis dispersées sur plusieurs parcelles. Elle les appelle et vérifie leur état de santé.

Dans un champ, une centaine de brebis paissent mais elles n’ont quasiment plus d'herbe à brouter. Elle va encore devoir les déplacer. "On a encore quelques parcelles où il y a un peu d’herbe mais seulement pour quelques jours. Je vais les emmener". Elle déplore : "Si il ne pleut pas rapidement, nous allons les rentrer comme en hiver alors que normalement elles devraient pâturer jusqu’au 15 novembre".

Si ces brebis rentrent à l’étable, elles rejoindront celles déjà rentrées. Marion devra alors nourrir ses 1000 brebis avec du fourrage. Problème : elle a déjà entamé ses stocks. Avec la sécheresse, cette année, il lui manque 70% de foin. Elle ne pourra donc pas agrandir son cheptel comme elle le souhaitait : "On avait prévu d’augmenter le troupeau de 150 brebis. On devait les acheter cet hiver. Du coup, on a reporté cette décision car on n’aura pas assez de foin pour les nourrir. On en aura déjà tout juste assez pour celles qui sont déjà présentes". 

La sécheresse n'a rien épargné

Côté culture, c’est le même constat. Foin, blé, maïs, betterave… les rendements sont faibles. Sur un même champ, les épis de maïs n’ont pas tous la même grosseur. "Cet épi de maïs est petit car il ne s’est pas développé. Certains épis n’ont fait aucun grain car il n’y a pas eu de fécondation du maïs".

Une saison difficile pour cette agricultrice. "Au niveau du blé, il nous manque la moitié. Pour le maïs, c’est 30% de manque et jusqu’a 40% pour les bettraves que nous allons prochainement récolter".

A 30 kilomètres de son élevage et de ses terres, Mikaël Hyvert possède presque 6 hectares de vignes répartis sur les flancs du puy de Corent jusqu'au puy de Tobize aux Martres-de-Veyre. Les conséquences de la sécheresse sont flagrantes sur son vignoble. "La croissance des vignes a été ralentie par la sécheresse. Elles devraient faire largement plus d’1 mètre et là, elles sont encore petites. Au niveau des baies et des grappes, c’est pareil. Elles sont deux fois plus petites que d’ordinaire".

Pour s'en sortir, il mise sur les stocks restants de l'année précédente, qui a été une très bonne année. Ce vigneron spécialisé en agriculture biologique, compte aussi s'appuyer sur la qualité et la rareté de ce futur Côtes d'Auvergne donc sur des prix de vente plus élevés.

Réflexions sur l’avenir

Avec la hausse des températures, Mikaël Hyvert le sait, il va devoir faire évoluer son métier. "On réfléchit à de nouveaux cépages plus adaptés à la sécheresse. On a aussi la possibilité de laisser plus de feuillage pour protéger les raisins du soleil. On peut aussi planter des arbres au milieu de la vigne pour faire de l’ombre". 

Marion Vedel réfléchit également aux évolutions possibles. "On va adapter nos cultures. On va essayer de mieux gérer les stocks, d’avoir plus de stocks d’avance. On va devoir développer l’irrigation, c’est ce qui nous a sauvé cette année sur l’exploitation. Il faut que cette sécurité-là, on puisse continuer à l’avoir et peut-être même à l’amplifier" conclut-elle.
Plus que jamais, éleveurs, agriculteurs et vignerons s'interrogent sur leur avenir et la façon de composer avec le réchauffement climatique.
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