Vivre sans être relié au réseau d'eau courante, cela existe encore en France. A Thiers (63), plusieurs hameaux sont alimentés directement par de petites sources locales. Leurs habitants ne payent pas de facture d'eau, mais ils doivent faire face à quelques contraintes supplémentaires ...
C'est un hameau situé sur la commune de Thiers (63), où toutes les maisons sont en ruines ... sauf une ! C'est là qu'habite Véronique Mocq. Depuis qu'elle est ici, l'eau qui coule de ses robinets ne provient pas du réseau communal mais d'une source située sur la montagne proche de la maison.
Véronique s'est habituée à vivre avec cette alimentation en eau parfois capricieuse et qui pose quelques contraintes supplémentaires par rapport au réseau d'eau potable classique. "Il faut un surpresseur pour avoir de la pression. Et il ne faut pas faire trop de choses en même temps. Là ça va être l'époque de la canicule, le débit va être beaucoup moindre. A ce moment, il ne faut pas faire une machine à laver pendant qu'on fait la vaisselle ou qu'on se douche."
A l'Est de Thiers, 6 hameaux vivent ainsi alimentés par des sources.
C'est le cas de celui où réside Sabine Tholoniat. Cette agricultrice est elle aussi habituée, mais parfois, il faut gérer des pannes sèches au robinet. "Ca dépend des années mais ça arrive 2 ou 3 fois par an. Quand ça arrive, on prend notre tracteur, notre citerne de 3000 litres et on va la remplir dans une source privée pour remplir le réservoir qui alimente le village."
Ne pas être branché sur le réseau d'eau général a des avantages. "L'eau est potable puisqu'on la boit. Elle ne pose pas de problème non plus pour les animaux. Et elle n'est pas chlorée !" Autre avantage, "on n'a pas de facture d'eau, mais on a une grosse facture d'electricité, pour alimenter la pompe qui propulse l'eau dans le réseau."
Une des sources de ces cas particuliers, c'est la taille de la commune de Thiers, très étendue, plus encore que celle de Clermont-Ferrand. "On a un bourg urbain, mais pratiquement 50 villages dans une vaste zone rurale au sein même de la municipalité" explique Stéphane Rodier, adjoint au maire de Thiers en charge de l'eau et de l'assainissement. "Historiquement, dans certaines zones très peu peuplées, quelques maisons avaient l'eau par elles-même parce qu'il y avait des sources privées. Le coût pour amener l'eau jusqu'à ces villages est très élevé, il doit être répercuté sur tous les Thiernois qui payent leur eau. Or, pour une ou deux familles, amener 3 kilomètres de tuyaux, c'est un coût énorme qui se compte en centaines de milliers d'euros. Donc souvent, il a été préféré de ne pas aller jusqu'à ces villages."
La ville de Thiers a tout de même prévu de raccorder au moins un village dans les années qui viennent, celui de "Pont-Haut" où vivent une dizaine de familles. Ce sera fait en 2018, pour environ 200 000 euros.
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