Avant de partir en mission à bord de la station spatiale internationale, Thomas Pesquet se verra confier une mission très spéciale : des élèves d’un collège de Chamalières (Puy-de-Dôme) préparent une vidéo pour lui demander de prendre en photo la chaîne des Puys depuis l'espace.
L'astronaute français Thomas Pesquet, qui doit s'envoler le 22 avril pour sa deuxième mission sur la station spatiale internationale (ISS), sera commandant de bord durant une partie de son séjour en orbite, a annoncé mardi 16 mars l'Agence spatiale européenne. C'est la première fois qu'un astronaute français se voit désigner commandant de bord de l'ISS. Une classe du Puy-de-Dôme a elle aussi confié à l’astronaute une mission d’envergure : photographier la Chaîne des Puys depuis l’espace. L'histoire a commencé par une exposition de photographies prises de l’espace, visitée par les élèves de 4e du collège Teilhard de Chardin à Chamalières (Puy-de-Dôme). Parmi elles, celles de Thomas Pesquet, qui avait photographié les Monts d'Auvergne lors d'une précédente mission en 2017.
Autre mise en abyme (décidément!): les monts d’#Auvergne, tranquillement survolés par un ✈️️ (en haut à droite)… le tout survolé par l’#ISS pic.twitter.com/U4zgbTueNR
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) January 26, 2017
Un astrophysicien est ensuite venu leur présenter la mission de Thomas Pesquet et tout s'est enchaîné. « C'est bizarre, il n'y a pas de photo de la chaîne des Puys dans le livre de Thomas Pesquet », se sont dit ces élèves : « Les enfants se sont aperçus que dans les clichés pris, il manquait ce fameux cliché de la chaîne des Puys, et donc, l'idée est venue de lui transmettre un message », explique Fabrice Belot, leur professeur de physique-chimie.
Une vidéo pour transmettre leur message
Après avoir éliminé les classiques courriers, l'idée est venue de tourner une vidéo, un petit clip, qui devrait parvenir à l'astronaute avant son prochain départ en station spatiale. « Le fait de voir que cette idée vient d'enfants, ça va le toucher, et aussi le fait que la photo qu'on demande, c'est une photo d'un environnement naturel, qui est protégé par l'UNESCO. On sait, grâce à la dernière mission qu’il a faite entre 2016 et 2017, que l'aspect écologique, c'est quelque chose qui l'intéresse énormément. Je pense qu'on a des chances d'avoir cette photo, je croise les doigts en tout cas », espère Nicolas Laporte, astrophysicien.
Thomas Pesquet souhaite prendre "un peu moins" de photos
Dans la variété des reliefs de la Terre, les enfants voudraient que Thomas Pesquet entende leur appel et distingue la Chaîne des Puys. Ils ont tous voulu participer au clip, mais les chanceux ont été tirés au sort. Les petits Auvergnat sont fiers de leur région : « J'y tiens parce que déjà, j'aime bien la photographie, et que ça pourrait être super de voir ce que ça donne de l'espace, la chaîne des Puys », explique Eléonore Cherel, une jeune élève qui participe au projet. La sonde est lancée : une fois en orbite, Thomas Pesquet n'aura plus qu'à repérer la chaîne des Puys. En dehors des heures de travail, il prendra des photos de la Terre vue de l'espace,
mais "un peu moins que la dernière fois", car il veut, cette fois, "prendre plus de temps pour se faire des souvenirs".
"Je suis incroyablement honoré"
Il sera assigné à la tâche de commandant de bord pendant environ un mois, vers la fin de sa mission dans l'espace, qui doit durer six mois. "Je suis incroyablement honoré !", s'est réjoui Thomas Pesquet lors d'une conférence de presse virtuelle de l'ESA. "Ça fait trois commandements européens à la suite pour trois missions sur l'ISS. Ça montre la place centrale que prend l'Europe de plus en plus dans la station spatiale, et pour les futures explorations lunaires", a-t-il ajouté.
Une centaine d'expériences en apesanteur
Thomas Pesquet, qui a été pilote de ligne, sera le premier Européen à rejoindre l'ISS à bord d'un vaisseau privé américain, la capsule Crew-2 Dragon de Space X, qui doit décoller depuis la Floride le 22 avril avec trois autres astronautes à bord. "Ça approche, c'est dingue ! Il y a tellement de choses qui se passent qu'avant même de pouvoir y penser, je me retrouverai au pied de la fusée", a-t-il dit. A la fin de son séjour dans l'espace, Thomas Pesquet devrait être rejoint par un autre astronaute de l'ESA, l'Allemand Matthias Maurer. "Ça arrive très rarement que deux Européens travaillent ensemble sur l'ISS, ce serait un beau symbole qu'on puisse travailler ensemble", espère Thomas Pesquet. Lors de sa deuxième mission, appelée "Alpha", l'astronaute réalisera plus d'une centaine d'expériences en apesanteur.