Hippopotames pygmées, cerf sikas du Vietnam et guépards du Soudan, 3 nouvelles espèces désormais présentes au Parc Animalier d’Auvergne dans le Puy-de-Dôme. L’objectif est de favoriser la reproduction de ces animaux menacés dans leur milieu naturel.
Peu à peu Mudiwa et Mosseka prennent leurs repères et s’adaptent à leur nouvel univers. Arrivées en avril 2023 au Parc Animalier d’Auvergne à Ardes-sur-Couze dans le Puy-de-Dôme, ces deux hippopotames pygmées de un an et deux ans et demi profitent chaque matin et chaque soir d’une douche d’eau tiède, indispensable pour protéger leur peau fragile. Un moment favorable à l’émergence d’une nouvelle complicité avec leurs soigneurs attitrés. « C’est une arrivée assez complexe et il y a une grosse logistique derrière avec le chef animalier et le vétérinaire. On s’adapte au comportement de l’animal et au comportement de l’espèce selon les informations qu’on a. Là on les sait assez timides et discrets. Ce sont des jeunes animaux qui quittaient pour la première fois leur parc, donc pour eux, c’est un peu de stress de découvrir un nouvel environnement. L’idée c’était d’y aller tranquillement, que le bâtiment soit au calme, d’avoir préparé les loges pour qu’il y ait le moins de mouvement possible. Elles ont un bassin intérieur et extérieur mais l’eau peut être un peu fraiche en cette saison. Pour l’été ça ira mais là, on s’adapte en proposant une petite douche avec de l’eau tiède pour hydrater leur peau car elle est fragile et sèche très vite » explique Amélie Deslias, responsable animalière adjointe.
« C’est une espèce qui est menacée dans la nature, il ne reste que peu d’individus à l’état sauvage, que quelques milliers et c’est une espèce aussi qui vit dans une zone assez réduite. On ne retrouve pas cet hippopotame partout en Afrique contrairement à son cousin l’hippopotame amphibie, les gros que l’on connait. C’est un animal qui vit plutôt en sous-bois et qui est très discret donc il n’est pas forcément facile de suivre l’état concret de la population. En tous cas, en parc zoologique, c’est un animal qui fait partie d’un programme européen d’élevage. Donc il y a un suivi de la population captive gérée par un coordinateur qui permet de gérer la reproduction et les échanges entre les parcs pour essayer de maintenir une population captive viable ».
La surprise des guépards du Soudan
Parmi les animaux arrivés en ce printemps 2023, Roy et Arlo, deux guépards du Soudan qui ont été transférés d'un zoo irlandais à celui d'Ardes-sur-Couze. Le parc attendait deux mâles pour entamer les cycles de reproduction, et ça ne s’est pas tout à fait passé comme prévu…
« C’est deux femelles qui sont arrivées en même temps que les hippopotames pygmées et qui à la base sont arrivées comme des mâles. Et on a découvert lorsque notre vétérinaire les a endormies pour faire un bilan de santé que c’était deux femelles et non des mâles comme prévu. Pour l’instant, elles restent chez nous alors qu’on a également accueilli une troisième femelle qui est dans un autre enclos. Après la surprise, on a contacté le coordinateur : est-ce que ces femelles restent chez nous ou est-ce qu’on prévoit un transfert vers un autre parc pour accueillir des mâles ? Elles vont passer la saison d’été chez nous et on verra pour l’année prochaine. Comme c’est une population captive assez petite et fragile, l’idée c’est que tous les individus puissent se reproduire dans le futur et c’est d’avoir une population captive saine au niveau de la génétique pour faire de la réintroduction en milieu naturel un jour » précise Amélie Deslias. En attendant Roy et Arlo vont recevoir deux nouveaux prénoms aux consonances plus féminines, le parc va s’appuyer sur les avis de ses visiteurs.
La famille des cerfs sikas va s’agrandir
Parmi les cerfs sikas du Vietnam, pas de doute, ce sont bien deux mâles qui sont venus renforcer le troupeau. Ils permettront au parc de multiplier les reproductions. Pour Marie Demoulins, la directrice adjointe « Les cerfs sikas sont reconnus comme une espèce éteinte dans son milieu naturel. Pour les réintroduire, il faut que les menaces qui pèsent sur ces espèces soient éliminées ; ça demande du temps et du travail sur le terrain car il y a une diminution de leur habitat et la chasse, une grosse pression de l’homme qui le chasse pour sa viande. On est là dans un enclos d’insertion où les visiteurs peuvent entrer mais ils ont des zones dédiées et on va avoir des naissances très prochainement, une dizaine de naissances pour une vingtaine d’individus dont ces deux mâles ».
Créé en 1984, le Parc Animalier d’Auvergne accueille 350 animaux de 70 espèces rares et menacées. Il est ouvert des vacances de février jusqu’à celles de Noël.
Avec Mathis Merlen / FTV.