Le gouvernement a présenté une nouvelle carte de la pauvreté en France pour concentrer son action sur un peu moins de villes, 700 contre 900 auparavant, dont certaines en pleine campagne. Saint-Marcellin, dans le Sud Isère, fait partie de ces nouveaux cas.
Cette carte "met à jour la réalité de la pauvreté en France dans toutes ses formes, que ce soit dans des tours, des barres ou des zones pavillonnaires", a souligné la ministre de la Ville, Najat Vallaud-Belkacem, mardi 17 juin.
La politique de la Ville, dédiée aux zones urbaines les plus fragiles, s'est construite par sédimentation et avait fini par concerner 2500 quartiers situés dans 900 communes. Pour mettre un terme au saupoudrage de ses moyens financiers, le gouvernement avait lancé, il y a un an et demi, une remise à plat. Et pour éviter d'être accusé de choix partisans, il a inscrit dans la loi un critère unique de sélection des quartiers: le revenu de leurs habitants.
C'est ainsi qu'une centaine de communes en France ont fait leur apparition sur cette nouvelle carte de la pauvreté, dont certaines en pleine zone rurale comme Saint-Marcellin, en Isère.
Le maire Jean-Michel Revol avoue une "évolution inéluctable" avec le déclin de l'économie locale et espère beaucoup des aides promises.
Reportage Xavier Schmitt et Vincent Habran
L'enjeu est financier: si les fonds du ministère de la Ville ne sont que de 350 millions d'euros par an, figurer sur la liste permet aussi de demander à entrer dans le programme de rénovation urbaine, doté, lui, de moyens très importants. Après un premier programme entamé en 2003 qui a concerné 500 quartiers et doté de 12 milliards d'euros de subventions, l'Etat doit lancer à l'automne un second programme avec cinq milliards de fonds publics.