Alors que la mairie de Grenoble envisage des économies de l'ordre de 14 millions d'euros sur 2 ans, et pour cela imagine notamment la fermeture de 2 bibliothèques, l'opposition monte au créneau... Des socialistes à Alain Carignon, les critiques pleuvent à l'égard de la majorité d'Eric Piolle.
Le conseiller municipal Les Républicains Matthieu Chamussy dit ne pas comprendre ce qu'a fait le maire en 2 ans: "Il a augmenté la masse salariale de 12 millions d'euros, il a acheté le siège du Crédit Agricole (...) il a créé la Fête des Tuiles, bien sympathique, mais qui coûte 350.000 euros, il a enlevé les supports publicitaires ce qui fait 650.000 euros de manque à gagner... c'est près de 15 millions qu'il a dépensé alors qu'il veut faire 14 millions d'économies maintenant." M. Chamussy qui demande d'arrêter les puits sans fond, citant l'exemple d'Alpexpo, qu'il faut vendre, selon lui.
Interview réalisée par Yann Gonon
Toujours à droite, l'occasion est trop belle pour Alain Carignon qui sort du bois à l'heure de ce "rabotage comptable sans cœur ni âme", comme il le décrit. Mais ses critiques ne concernent pas uniquement la majorité EELV/PdG. Non, Carignon règle le rétro et regarde bien avant: "Après 21 ans de gestion PS et Verts, Grenoble est exsangue et n'est plus en capacité d'assumer ses fonctions de base (patrimoine, propreté, environnement, sécurité…)." Et de proposer des "réformes structurelles qui produisent des recettes, des baisses de dépenses de fonctionnement et de l'activité et non pas des réductions de services à la tête du client".
Un moratoire sur "les coupes sombres"
Quant au "Rassemblement de Gauche et de progrès", qui regroupe principalement les socialistes du conseil municipal, il estime que "la destruction du service public municipal" est la conséquence de la "gestion" d'Eric Piolle et en aucun cas due aux baisses des dotations de l'Etat. Dans une lettre ouverte, les élus de l'opposition rappellent que François Hollande a décidé de ralentir la fameuse baisse des dotations, "ces annonces doivent donc aujourd'hui mettre un coup d'arrêt au plan de destruction massive du service public municipal que vous vous préparez à engager"."Notre groupe vous demande un moratoire sur les coupes sombres", lancent les socialistes qui prient le maire d'arrêter "d'inquiéter et d'alarmer les Grenoblois en manipulant les chiffres". Selon eux, "la baisse de la Dotation Générale de Fonctionnement se montera au maximum à 23 millions d'euros sur cinq ans, pour la période 2013-2017, et non pas 20 millions par an (...) Sur ces 2 milliards d'euros de budget, la baisse ne représente que 1,8%."
>>> La lettre ouverte du "Rassemblement de Gauche"