Ce week-end, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a déclaré être favorable à une privatisation partielle de certains aéroports comme celui de Lyon Saint-Exupéry. Même à gauche, la réaction ne s'est pas faite attendre.
En cas de privatisation, Jean-Jacques Queyranne attend de l'Etat un juste retour d'investissement. Une privatisation partielle de l'aéroport de Lyon - Saint-Exupéry, -dont la perspective ne fait aucun doute selon M. Queyranne-, doit être "conditionnée à un cahier des charges exigeant". Le patron de la région Rhône-Alpes, qui détient 5% des actions d'Aéroports de Lyon, demande que les fruits de cette privatisation fassent l'objet d'un "juste retour pour les infrastructures régionales et notamment pour les infrastructures ferroviaires".
Interview
Consolider la plateforme
M. Queyranne souhaite en particulier que l'Etat, qui détient 60% du capital, puisse augmenter sa participation actuelle de 120 millions d'euros aux travaux du Noeud ferroviaire lyonnais, estimés à 400 millions d'euros. L'élu demande en outre que la dynamique de l'aéroport soit maintenue grâce à un maintien des investissements et à l'ouverture des droits de trafic.
"C'est indispensable pour consolider la plateforme, elle ne peut pas se développer avec le seul low cost", estime M. Queyranne. "Cette privatisation ne doit pas être qu'une simple opération financière mais doit s'inscrire dans une démarche de participation des collectivités locales", a souligné le président de région.Une Arlésienne
Arlésienne de la vie économique locale, "la privatisation de l'aéroport de Lyon, comme celui de Nice, devrait figurer dans le projet de loi 'pour l'activité et l'égalité des chances économiques' qui doit être présenté à la mi-décembre", soutient M. Queyranne, précisant que "l'Etat nous en a informés".Interrogé sur une prise de participation d'investisseurs étrangers, dont la perspective pourrait hérisser certains élus locaux comme c'est le cas pour Toulouse-Blagnac, Jean-Jack Queyranne a appelé à "faire fi d'un protectionnisme borné".