Le président de Domaines skiables de France a lancé un appel aux acteurs de la montagne ce jeudi, leur demandant de mutualiser les financements pour sauver les massifs des ravages du changement climatique.
Pour faire face aux effets du réchauffement climatique en montagne, les Domaines skiables de France appellent à "la mobilisation générale" ce jeudi 7 novembre, lors d'un événement à Paris consacré au lancement de la saison d'hiver. S'inquiétant de l'avenir des massifs, ils demandent aux acteurs de la montagne de "mutualiser" le financement de solutions "concrètes".
"Tous les jours on voit les glaciers reculer, c'est indiscutable. Et si comme le prédit le Giec les températures grimperont de plus de 6 degrés en 2100, ça va être compliqué pour la neige", résume Alexandre Maulin, le président de Domaines skiables de France qui représente la quasi-totalité des stations de l'Hexagone.
Les conséquences du réchauffement climatique sur les glaciers sont irréversibles, prévenaient les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) dans leur dernier rapport. La hausse des températures menace désormais les glaciers à basse altitude, notamment dans les Alpes françaises.
"La menace du réchauffement climatique à échéance fin de siècle pèse sur 120.000 emplois localisés dans les villages et vallées de montagne, 2 milliards d'euros dans la balance commerciale française et 334 millions d'investissements annuels", soulignent les Domaines skiables de France qui veulent lancer "d'ici six mois" un plan d'actions.
L'objectif serait de permettre la mutualisation "des financements pour la recherche de solutions concrètes autour de la réduction des gaz à effet de serre, de la ressource en eau, de la biodiversité et des déchets". Alexandre Maulin souligne que "c'est le début d'une démarche, une mobilisation générale car on partage le même constat. Il s'agit de mettre en commun nos bonnes pratiques et nos moyens financiers, comme nos dameuses".
"Il en va de la survie de l'ensemble des vallées"
Une des priorités "est de faire baisser l'empreinte carbone des séjours en montagne", en limitant entre autres l'utilisation des voitures par les vacanciers, via l'installation par exemple de téléphériques les acheminant en station depuis la vallée. Le captage et le stockage de l'eau est également primordial, d'autant qu'elle sert à fabriquer la neige artificielle.
"Il en va de la survie de l'ensemble des vallées et de leurs habitants, qui sont menacés de devenir les premiers réfugiés climatiques de France. Nous appelons aussi le Premier ministre à prendre toute la mesure de l'ampleur des défis que nous allons devoir relever ensemble, dès le prochain Conseil national de la Montagne" le 22 novembre, souligne M. Maulin.
Quelque huit millions de personnes pratiquent chaque année le ski dans les massifs français. Selon le rapport annuel 2018 de la Cour des Comptes, entre 1880 et 2012, les températures moyennes dans les Alpes ont augmenté de plus de 2 degrés, et "le déficit d'enneigement est désormais visible". Elle regrettait cependant que ses recommandations datant de 2011 aient "été peu entendues, notamment celles invitant les stations à privilégier les voies d'un développement durable".