À l'approche de Noël, le refuge rhodanien constate un pic d'adoption... pour déplorer un pic d'abandon une fois les vacances terminées. Le cadeau coup de tête, l'animal-jouet, une pratique encore trop répandue que dénonce la SPA. Elle sensibilise chaque personne venue adopter un animal avant les fêtes.
Yeux brillants, poil doux et doré, Rainbow ressemblerait presque à une peluche. Et pourtant, ce jeune beagle de presque un an est en attente d’adoption à la SPA de Brignais, dans le Rhône. Un cadeau idéal à mettre sous le sapin ? Absolument pas ! Et c’est exactement ce qui inquiète le refuge, à l’approche des fêtes de fin d’année.
Alors lorsque Paula s’extasie devant le petit chien, « il est expressif, magnifique ! Il a envie de se faire adopter bichette, hein bébé ? », la SPA la met immédiatement en garde, comme elle le fait pour toutes les personnes qui se présentent avant Noël : « l’adoption est un engagement pour la vie ! ».
Adopter responsable
Sensibiliser les rhodaniens aux « dommages irréversibles de l’animal cadeau », c’est un devoir pour la société de protection des animaux. Comme chaque année, à cette période, les adoptions sont en forte hausse. « Dans la société de consommation, l’animal est un objet de consommation comme un autre. On va avoir un pic d’adoption avant les fêtes, et puis on va avoir un pic d’abandons après les fêtes où les gens se retrouvent avec un chien ou un chat non désiré », regrette Sébastien Grève, responsable du Refuge SPA de Lyon.
« Les gens offrent un animal comme s’ils offraient de l’électroménager, sauf que c’est du vivant, ça a une sensibilité et il faut pouvoir s’adapter à son nouveau compagnon qui peut avoir eu un passé difficile, avoir été victime de maltraitance, délaissé ou négligé »,
ajoute le défenseur des animaux.
Selon la SPA, ce sont en effet plus de 5.500 animaux qui auraient été abandonnés en début d’année 2021, une fois la magie des fêtes retombées.
Un cadeau empoisonné
Pour faire face à cette dérive, la SPA oblige donc les visiteurs à se présenter avec le ou les futurs propriétaires de l’animal. Adopter un animal représente une grande responsabilité que tout le monde n’est pas prêt à assumer. « Un animal c’est chronophage, ça demande du temps, ça demande aussi d’avoir des moyens financiers pour pouvoir le soigner et le nourrir » explique Sébastien Grève.
« Si jamais Monsieur rentre avec le chien mais que Mme ne voulait pas de cet animal ou alors que l’animal ne s’entend pas avec un autre animal déjà présent dans le foyer et bien on a des animaux qui sont rendus, et c’est très anxiogène pour eux ».
Sébastien Grève
« Cela part souvent d'un bonne intention, mais cela manque de réflexion et de considération. Offrir un animal c’est aussi offrir des responsabilités à quelqu’un, c’est un engagement sur plusieurs années donc ce n’est pas à prendre à la légère, » ajoute Magalie Leblons, chargée de communication à la SPA de Lyon.
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Avant d’accorder l’adoption à un particulier, les équipes de la SPA vérifient dans quelles conditions l’animal sera accueilli. Alors lorsqu’une dame se présente pour récupérer un chat afin de l’offrir à sa maman, on lui demande de revenir avec cette dernière. « Est-ce que cette personne était complètement d’accord ? Quel est le mode de vie de cette dame ? C’est compliqué pour nos équipes de devoir sonder quelqu’un qui n’est pas là… », justifie Magali Leblons.
Paula, elle, ne repartira pas tout de suite avec le chien qu’elle a repéré. Elle préfère revenir avec ses enfants pour choisir leur futur compagnon. « C’est un beau cadeau seulement si les enfants peuvent grandir avec. Un animal, c’est un bébé, ce n’est pas un jouet que l’on peut prendre, que l’on casse et que l’on jette. Il faut en prendre soin et l’aimer c’est tout », témoigne-t-elle. Et afin de garantir aux gens et aux animaux un accueil dans les meilleures conditions, la SPA organise également des visites post adoptions.
