Deux associations réclament une convention municipale de stérilisation pour limiter la prolifération des félins. Des faits contestés par la mairie qui assure ne pas avoir de chats errants dans ses rues.
Poubelles, buissons, terrains vagues, lieux désaffectés…Les chats errants sont récupérés dans des lieux insolites par les membres de l’association Entraide Amis des Chats et des Pigeons des Villes, EAPCV. « Depuis des années, le nombre de chats retrouvés ne cesse de croître à cause de l’irresponsabilité des gens. Ils prennent un chaton car c’est mignon mais une fois adulte ils l’abandonnent souvent. » détaille Christiane Bouzaher, présidente de l’association.
Chiffrer le nombre de félins errants à Caluire-et-Cuire n’est pas évident car « ils ne sortent que la nuit, la journée ils sont terrés » précise la présidente aux manettes de l’association depuis 2015. Mais pour elle, c’est une certitude, ils se comptent par centaines dans les rues de la commune.
Une pétition aux 43 000 signatures
Une pétition lancée le 4 juin dernier par EAPCV et l’association Dignité animale a déjà récolté 43 000 signatures. L’objectif est de convaincre le maire de Caluire-et-Cuire Philippe Cochet de signer une convention de stérilisation. Un chiffre qui n'a pas de sens pour la mairie : « la majorité des signataires ne viennent pas de Caluire-et-Cuire, certains viennent même de l'étranger ».
« Il n’y a pas de chats errants à Caluire-et-Cuire, pas plus qu’ailleurs » insiste un membre de la mairie avant d’ajouter « depuis six ans que je suis là, je n’ai eu que deux signalements de chats errants et c’était sur la voie privée ».
La mairie assure être engagée pour la condition animale. Les policiers municipaux sont formés pour reconnaître la maltraitance animale et la mairie a signé une convention de fourrière avec la Société protectrice des animaux. En clair, la fourrière de la SPA se charge de ramasser les chats errants, « mais sans les stériliser », déplore Christiane Bouzaher.
Les deux associations réclament une convention municipale de stérilisation. Il s’agirait d’un accord entre la mairie, l’association 30 millions d’amis et EAPCV pour organiser la stérilisation des chats. Le tout financé à 50% par 30 millions d’amis et 50% par la mairie. Une telle convention a par exemple été mise en place à Bron et Tassin la Demi Lune.
Objectif : stériliser
Depuis sa création à Lyon en 1975, l’association a pour objectif principal la stérilisation de ces chats sans propriétaire. En binôme, ils sillonnent l’espace public pour récupérer les chats à l’aide de trappes. Une fois capturés, les animaux sont emmenés chez un vétérinaire. Avant de stériliser les chats, ce dernier vérifie qu’il ne s’agit pas d’un chat dit « libre » avec un tatouage dans l’oreille, un collier ou une puce électronique.
« Une fois stérilisés, les chats sauvages sont relâchés à l’endroit où ils ont été trouvés. Les chats sociables, qui ont déjà côtoyé l’Homme, sont confiés à des familles d’accueil » souligne Christiane Bouzaher.
Les 300 adhérents de l’association veillent aussi aux besoins primaires de ces chats errants. Ils nourrissent et apportent de l’eau, « même si parfois certains repassent derrière nous pour tout enlever » regrette la présidente d’EAPCV.
Un nourrissage des chats errants pourtant interdit par la loi. Pour Christiane, « ce n’est pas une solution. Quand les chats errants sont affamés, ils se battent et causent des nuisances. En moyenne, un chat adulte pèse environ 4,5kg, parfois on en retrouve certains qui pèsent à 1kg. »
L’association EAPCV a contacté à plusieurs reprises la mairie pour rencontrer le maire, sans succès.