Dans certaines officines, l’amoxicilline commence à manquer dans les rayons. Des problèmes d’approvisionnement touchent la France.
C’est un des antibiotiques les plus prescrits en France, notamment chez les enfants. Dans les stocks de pharmacies, l’amoxicilline commence à se faire rare. Conséquence de problèmes d’approvisionnement et de ruptures de stocks « jusqu’en mars 2023 » a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
« L’amoxicilline c’est un médicament de première nécessité, c’est un antibiotique à large spectre. On l'utilise souvent en première intention chez les nourrissons et les enfants pour toutes les pathologies hivernales », précise Brice Butto, pharmacien Grande pharmacie de la Part-Dieu. Son officine enregistre 50% de stock en moins. « On ne sait pas comment on va pouvoir délivrer toutes les ordonnances pour les patients ».
50% des antibiotiques utilisés de manière excessive
D'après une récente enquête, 50% des antibiotiques seraient utilisés de manière excessive. Pourtant des tests existent pour distinguer un virus qui ne nécessite pas d'antibiotiques d'une bactérie. Ce médecin utilise ces tests mais ils comportent des limites. Au généraliste de faire le bilan pour prescrire ou non l'antibiotique.
« C’est un diagnostic qui se fait sur l’examen des oreilles, du nez, de la gorge, la recherche des ganglions, l’auscultation pulmonaire qui est réalisé par des médecins entraînés. L’utilisation de test est valable pour les angines mais dans toutes les autres pathologies on ne peut pas les utiliser », constate Pascal Dureau, médecin généraliste.
Des tests capables de différencier bactérie et virus
L’entreprise lyonnaise Biomérieux développe des tests capables de différencier une bactérie d'un virus. Si les deux sont des micro-organismes, la bactérie n’entraîne pas toujours de maladies contrairement au virus. Ces tests permettent même d'identifier chaque bactérie et aussi de savoir si un antibiotique sera efficace sur elle.
« En 2019, ce sont 1,3 million de personnes qui sont décédées des causes de l’antibiorésistance. A peu près 12 500 par an en France et si rien n’est fait de manière importante dans ce domaine-là c’est un risque qu’à l’horizon 2050 ce soit 10 millions de personnes qui décèdent dans le monde à cause d’un problème d’antibiorésistance », chiffre François Lacoste, directeur exécutif Recherche et Développement BioMérieux.
La France est le quatrième plus important prescripteur d'antibiotiques en Europe.