C'était une montée en Ligue 2 dont le club de Villefranche-sur-Saône (FCVB) rêvait, même si elle devait se faire sur tapis vert. Une montée à la faveur de la relégation des Girondins de Bordeaux en National, pour raison financière. Mais Bordeaux reste en Ligue 2, et le FC Villefranche Beaujolais en national, avec le sentiment de vivre un scénario écrit d'avance. Avec en prime, un retard dans les recrutement et un couperet au haut risque en fin de saison 2022-2023.
Un suspense interminable pour un résultat on ne peut plus décevant. Mercredi 27 juillet après un mois de tergiversation, le FC Villefranche Beaujolais a appris qu'il jouerait en National la saison prochaine.
La faute au maintien des Girondins de Bordeaux en Ligue 2, alors qu'ils avaient été initialement relégués en National par le gendarme financier du football, la DNCG.
Dans ce jeu de chaises musicales, le FCVB -troisième de National lors du dernier exercice- aurait donc dû intégrer la Ligue 2, le football professionnel. Mais ça, c'était la théorie.
Bordeaux sauvé par la FFF
Car au final en pratique, Bordeaux a reçu mercredi 27 juillet le feu vert définitif du Comité exécutif de la Fédération Française de Football pour rester en Ligue 2, deux jours après l'avis favorable du CNOSF (Comité national olympique du sport français).
Juste après l'avis du CNOSF, sentant poindre le vent de la déception, le club caladois avait publié un communiqué pour souhaiter que "dans le monde du football, les règles so(ie)nt les mêmes pour tous".
Sauf que de recours en recours, les Girondins ont finalement obtenu gain de cause, et obtenu de la FFF qu'elle "casse" la décision de la DNCG. Et dire que Philippe Terrier, président du FCVB, est amer est un doux euphémisme.
C'est ce qu'on vit tous les jours. Il y a une France à deux vitesses. On est face à un club qui avait des cartes en main qu'on avait pas. Beaucoup de gens m'avaient averti et dit "ne perds pas ton temps avec ça, tu n'as aucune chance". J'ai voulu y croire, fallait pas ! Aujourd'hui je me sens comme Don Quichotte qui se battait contre des moulins à vent.
Philippe Terrier, président du FCVB
Alors quid de la saison prochaine ? le président Terrier l'assure, il faut d'urgence passer à autre chose, surtout ne pas "gamberger".
Enorme retard dans le recrutement
Car, comme il est dit dans le dernier communiqué du club, tant que le FCVB avait son destin lié à Bordeaux, les recrutements n'ont pu avoir lieu :joueurs, membres de l'encadrement, partenariat, etc. On ne pilote pas un club de L2 comme un club amateur. Et au final, pour Philippe Terrier, "c'est beaucoup de temps perdu".
Car, compte tenu de tous ces retards, le "retour à la case National" se révèle très risqué : la reprise des entrainement s'est faite début juillet avec un effectif réduit, beaucoup de joueurs étant partis. De fait, il reste à peine deux semaines pour finaliser l'effectif, le premier match étant le 12 aout à la maison contre Sedan.
Risque de descente accru en fin de saison
Et dans l'histoire, déjà bien chargée, pèse une menace redoutable : à la fin de la saison de National, non pas 2 mais 6 équipes descendront en national 2, à la faveur de la réforme des championnats de L1 et L2.
En effet, à la fin de la saison 2022-2023, la Ligue 1 et la Ligue 2 compteront 18 clubs (contre 20 actuellement), et le nombre de clubs en National restera lui bloqué à 18 clubs. Et comme le FCVB part avec beaucoup de retard ... et un budget de "deuxième moitié de tableau", dixit le président Terrier, il y a du souci à se faire.