Samedi 2 décembre à Feyzin, le boxeur super-léger Fayçal Rezkallah a décroché le titre de champion WBC Méditerranée. Une victoire au goût de revanche sur un parcours parfois cabossé.
Ce n'est pourtant qu'une ceinture. Une large ceinture vert et or, constellée de drapeaux, marquée de trois lettres, WBC. Mais c'est la marque de la victoire, venue s'enrouler ce samedi 2 décembre au COSEC de Feyzin (Rhône) autour de la taille de Fayçal Rezkallah, boxeur revenu de toutes les épreuves qui se sont bousculées sur son chemin ces dernières années.
Des débuts prometteurs puis un KO de vie
Adolescent, c'est la combativité de Fabrice Tiozzo qui lui transmet le virus de la boxe. Fayçal fait à Oullins des débuts prometteurs avant de connaître en 2016 un premier accident de parcours : deux années sous les verrous pour trafic de stupéfiants. "Tout ça aujourd'hui c'est derrière moi. J'ai des enfants, je travaille, j'ai une vie normale, quoi..."
À sa sortie de prison, il remonte sur le ring et s'entraîne comme un fou, soutenu par son entraîneur Karim Harzouz. "Il y a bien plus que la boxe entre nous, il ne m'a jamais lâché, c'est mon grand frère..." Mais malgré les efforts, les défaites et les déceptions sont plus nombreuses que les combats remportés.
Une rude défaite à domicile
Il y a 18 mois, en juillet 2022, sur ses terres de Pierre-Bénite, il laisse filer un titre de champion face à un boxeur espagnol pourtant moins affûté que lui. "J'ai très mal vécu cette défaite à domicile. Il était moins fort que moi et je m'en voulais terriblement". Un nouveau coup. Mais très vite, l'orgueil reprend le dessus pour ce garçon de 34 ans qui n'abandonne jamais.
Je ne boxe pas pour l'argent. Mais j'ai besoin d'argent pour boxer...
Fayçal Rezkallah, champion WBC Méditerranée
En juin 2023, il est en pleine préparation pour un prochain combat, un nouveau titre de champion en ligne de mire. Mais une fatigue inhabituelle le terrasse subitement. Hôpital, examens, on lui découvre un lupus, une maladie auto-immune. "Une fois diagnostiqué, j'ai pu avoir les bons traitements. Et récupérer complètement. Le combat pour le titre WBC Méditerranée, qui devait avoir lieu le 2 juillet, a dû être repoussé. Et j'en ai profité pour m'entraîner non-stop, jusqu'à samedi dernier".
Et ce samedi soir à Feyzin, il s'est battu comme un diable face à l'Italien Vincenzo Finiello. La rage de laver toutes les déceptions. Et la victoire, enfin, il est allé la chercher avec les poings pour la décrocher aux points. "Cette fois, c'était pour moi. Je suis fier, fier de moi, fier de la place que j'ai prise dans la vie, d'autant plus que je reviens de si loin..."
De nouveaux défis en France et à l'étranger
Ses projets ? "Avec ce titre, je viens de monter dans les classements. J'ai envie de me situer en France, savoir où j'en suis. Relever de nouveaux défis, et pourquoi pas à l'international. J'aimerais aussi aller faire mes stages de préparation à l'étranger..." Mais pour ça il faut de l'argent. Fayçal Rezkallah est à la recherche de sponsors. De mécènes qui auront envie de parier sur sa détermination. Féroce.