«Le Jeu des Ombres», création théâtrale de Jean Bellorini, directeur du TNP de Villeurbanne, conjugue habilement la langue poétique de Valère Novarina avec la musique revisitée de Claudio Monteverdi.
La pièce "Le jeu des ombres" a vécu un parcours peu commun. D’abord captée au Théâtre National Populaire de Villeurbanne durant l’été 2020, alors que le théâtre était fermé, elle n’a été visible du public que depuis le début de cette année.
"Cette création a vécu un parcours particulier raconte Jean Bellorini, directeur du Théâtre National Populaire de Villeurbanne, et metteur en scène. Elle devait être donnée dans la cour d’honneur d’Avignon. Mais faute de spectacle en 2020 elle a d’abord été enregistrée au TNP avant d’être enfin découverte par le public en ce premier trimestre 2022 à Villeurbanne, Clermont Ferrand et en tournée ailleurs en France".
C’est cette captation un peu particulière qui fait vivre au plus près la pièce que nous diffusons mercredi 9 mars à 23h50 sur notre antenne TV.
L’histoire
Le Jeu des Ombres est une réécriture théâtrale du mythe d’Orphée et Eurydice, entrelaçant la langue en constante éruption de Valère Novarina et la musique de L’Orfeo de Claudio Monteverdi. Une création qui mêle les genres et les époques mais qui reste cependant fidèle au mythe originel : seuls l’amour et l’art permettent d’échapper au drame universel de la mort. Cette création parle profondément de l’humain et de sa quête insatiable d’immortalité.
La scène
Sur scène, les signes de cette tension, de cette aspiration humaine désespérée et lumineuse à la fois, sont figurés par un monde en débris, chaotique et fou. Il y a autour d’Orphée et d’Eurydice une troupe de musiciens, de conteurs, stylisés par les costumes imaginés par Macha Makeïeff, la directrice du théâtre de la Criée de Marseille, une complice fidèle de Jean Bellorini. Les comédiens sont prêts à dresser leurs tréteaux, installer leur cabaret et chanter l’amour et la vie. Le désastre est tout près, la terre prête à s’ouvrir. L’humanité danse sur un volcan. Les personnages sont très dessinés presque sortis de livres d’images. La musique, le feu, des pianos échoués sur scènes comme des rochers auxquels s’accrocher, ponctuent le parcours des interprètes.
Les noces du théâtre et de la musique
Les corps et la langue des neuf acteurs, sept musiciens et deux chanteurs évoluent ensemble. Un théâtre musical par la langue et les mélodies chantées, qui vous fera vibrer, danser, rêver. Jean Bellorini n’utilise pas le terme de théâtre musical. Il explique : «tout ce qui est théâtre est musical, tout ce qui est musical est théâtral». Il parle de «célébrer les noces du théâtre et de la musique, de casser les frontières».
Alors laissez-vous séduire par ce beau théâtre aux larges dimensions, poétiques et universelles. En ces temps troublés, ce moment ne peut qu’ouvrir un peu plus le corps et l’esprit aux beaux côtés de l’humanité.
«Le jeu des ombres» de Valère Novarina,
Mise en scène : Jean Bellorini
Réalisation : Julien Condemine
Production : La compagnie des Indes
Diffusion Mercredi 9 mars à 23h50 sur France 3 Rhône-Alpes