A Lissieu, des arbres centenaires ont été abattus dans une parcelle située au coeur du village. Les riverains sont en colère. Cette forêt est privée et son propriétaire se défend d'avoir enfreint les règles.
Avec, désormais, une ligne d'horizon très clairsemée, les riverains installés en contrebas du bois de Montvallon, à Lissieu (Rhône) ont le sentiment de s'être fait voler leur paysage. Sidérés après la coupe massive réalisée par le propriétaire de cette forêt, de près d'un hectare. Une forêt privée, mais ouverte à tous.
C'est un vrai massacre
La polémique prend de l'ampleur dans ce village de 3000 habitants, basé dans les Monts d'Or. "C'est un vrai massacre", déplore Grégory Dufour, riverain et adhérent association ADEL (défense environnement). "On estime à plus d'une centaine d'arbres coupés. Il y a un problème. Par rapport à la demande préalable, il y a un écart important. On aurait pu comprendre la coupe d'une cinquantaine d'arbres. Mais pas plus du double." explique-t-il.
De l'ancienne forêt, ne subsistent que quelques charmes, érables et merisiers. La majorité des chênes a été abattue. Le propriétaire, lui-même riverain, a acquis cette parcelle il y a 3 ans. Elle n'avait pas été entretenue depuis des décennies. " On était sur une maturité qui faisait que, à 100 ou 120 ans, on avait beaucoup d'arbres malades et qui aujourd'hui étaient devenus très dangereux." justifie Emmanuel Bernard, propriétaire de la forêt.
"Ils étaient soient creux, soit attaqués par des insectes. On ne pouvait plus se permettre de laisser les gens circuler dans ce bois en toute quiétude. Sachant que, sur les deux derniers hivers, une dizaine de chênes sont tombé d'eux-mêmes."
La mairie tente une médiation
Une expertise a été réalisée par le centre régional de la propriété forestière, la commune et la Métropole de Lyon ayant validé le principe d'une coupe sanitaire. Sollicitée par les habitants, la mairie dispose d'un seul levier : la médiation. "L'idée sera effectivement de porter un projet en commun, avec le propriétaire, pour ce passage qu'il va laisser soit entretenu et reste un lieu agréable pour les Lissilois." commente la maire (SE) de Lissieu Charlotte Grange
En attendant, les riverains vont continuer de faire pression pour inciter le propriétaire à replanter des essences adaptées.