Des commanditaires lyonnais, des chauffeurs de camion roumains et une équipe bordelaise chargée "d'ouvrir la route" : la police a démantelé un trafic de cannabis entre la région lyonnaise et l'Espagne, en saisissant plus d'une tonne de drogue.
Le coup de filet s'est fait en plusieurs temps, a indiqué vendredi l'antenne de l'Office anti-stupéfiants de la Direction territoriale de la Police judiciaire de Lyon.
Le 1er mai dernier, des douaniers de Haute-Savoie interceptent dans l'Ain un véhicule transportant 200 kilos de résine de cannabis. Le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon se saisit du dossier.
Le chauffeur, mis en examen et écroué, reconnaît avoir acheminé la drogue en échange de 3.000 euros, mais ne dit rien de ses commanditaires.
Les investigations mettent cependant au jour un transport régulier de cannabis dans des camions arrivant d'Espagne, "avec le concours d'une équipe bordelaise spécifiquement dédiée à l'ouverture de la route, depuis la frontière espagnole jusqu'aux zones de livraison", selon la même source.
Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, un des semi-remorques identifiés était ainsi pris en charge depuis La Jonquera (Espagne) par ces "ouvreurs" qui l'escortaient jusqu'au sud de Lyon.
"Ce genre d'équipe, activée à la demande, parfois au dernier moment, se charge de vérifier si le convoi fait l'objet d'une surveillance, si la police ou la douane contrôle les péages sur le trajet", explique la police. Une "spécialisation des tâches" qu'elle dit observer de plus en plus souvent.
Au matin du 1er juin, les deux chauffeurs roumains du camion sont rejoints par deux trafiquants lyonnais pour décharger la cargaison. Les quatre hommes sont alors interpellés "en pleine transaction" au niveau d'un entrepôt situé à Mions, dans l'agglomération.
Dans le camion sont découverts "de très nombreux sacs de voyage" contenant 1,2 tonne de résine de cannabis. Les enquêteurs mettent aussi la main sur un petit sac de sport contenant 147.000 euros dans l'utilitaire conduit par les Lyonnais.
L'un d'eux, recherché pour une condamnation à sept ans d'emprisonnement, est porteur d'une fausse carte d'identité.
Les quatre suspects ont été écroués le 4 juin.
Le dernier acte est intervenu cette semaine, avec six interpellations effectuées lundi et mardi à Bordeaux par les policiers lyonnais, aidés de leurs collègues locaux. Au final, trois de ces hommes, "formellement identifiés sur plusieurs convois", ont été présentés au magistrat instructeur vendredi.