Sur l'A7, Vinci expose des véhicules de patrouilles, accidentés, pour sensibiliser les conducteurs à la sécurité des intervenants autoroutiers.
Quand allez-vous percuter ? Un mot choc à double sens. Le message de Vinci autoroutes est sans ambiguïté, préserver les hommes et les femmes en jaune, victimes du manque de vigilance des automobilistes et conducteurs de poids lourds.
Au péage de Vienne Reventin, la banderole s'étale le long d'une rangée de fourgons d'intervention accidentés. Vingt-sept sont exposés sur l'aire de repos. C'est le nombre de véhicules de patrouilleurs, percutés depuis janvier 2024, sur les 4500 kilomètres du réseau autoroutier Vinci.
Intrigués, certains automobilistes demandent si ces véhicules ont été utilisés pour des crashs tests.
Frédéric est vacancier sur la route du sud, il fait une pause sur l'aire de repos : "Ça fait bizarre de les voir en expo, sans doute les gens ne s'arrêtent pas assez vite, ça fait réfléchir". Christine est une automobiliste qui dit être "trouillarde de toute façon. Il faut respecter les limitations de vitesse, parce que sinon, on n'a pas assez de temps pour réagir vite".
Le scénario est souvent le même : les fourgons sont heurtés par l'arrière gauche, quand les patrouilleurs sont en intervention et garés sur la bande d'arrêt d'urgence ou sur une voie, pour protéger un véhicule en panne. Les accidents ont lieu indifféremment, le jour ou la nuit et impliquent autant les voitures que les camions.
"Les heurts de fourgon sont le plus souvent la conséquence d'épisodes de somnolence ou d'inattention. En particulier avec l'usage des GPS et des téléphones au volant", explique Morgane Sauzay, responsable exploitation et sécurité Vinci autoroutes.
Gyrophares, flèches lumineuses, les dispositifs de signalisation sont pourtant activés et donc bien visibles.
La Fondation Vinci autoroutes publie un baromètre européen de la conduite responsable.
Il révèle que 70 % des conducteurs ne respectent pas systématiquement les distances de sécurité, 39 % continuent de conduire alors qu'ils se sentent fatigués.
Une majorité ne connaît pas le corridor de sécurité, cette barrière virtuelle, intégrée au code de la route français depuis 2018 : il impose de s'écarter au maximum des fourgons en intervention, voie rapide ou autoroute. Le non-respect de ce corridor est sanctionné par une amende forfaitaire de 135 euros.
L'exposition des véhicules de patrouilleurs accidentés, au péage de Vienne Reventin, est en place jusqu'au 2 septembre.