Au 2e jour d'audience, l'agresseur de Marin doit maintenant s'expliquer sur sa violence devant la Cour d'assises des mineurs à Lyon. La petite amie de Marin est venue raconter l'enchaînement des faits. L'un des principaux témoins a raconté la scène du baiser qui a tout déclenché.
A Lyon, devant la Cour d'assises des mineurs du Rhône, la première journée d'audience avait déjà été rude pour Marin et son entourage. Le face à face avec l'agresseur, "d'une violence inouïe" selon la propre mère de la victime , qui a pris la parole au nom de son fils. Marin qui ne dit pas un mot aux journalistes qui l'interrogent. Très handicapé, marchant avec peine, il est soutenu à bout de bras par sa maman ou par sa petite amie. On mesure là les séquelles de l'agression. Des handicaps visibles et invisibles, sans doute irréversibles à ce stade.
La veille, l'après-midi a permis de dresser la personnalité de son agresseur. "Y." est un jeune homme à l'enfance chaotique et au parcours violent avant même cette journée terrible de Novembre 2016. Un garçon mineur à l'époque des faits qui peine à trouver ses mots pour dire son mal-être et sa violence. Son avocat veut croire qu' "il ne peut se résumer à ce geste là". Et ses éducateurs racontent qu'il était "au bord de l'effondrement psychique à l'époque des faits".
Le reportage de Sandie Goldstein et Aude Henry :
L'auteur du fameux baiser public qui est à l'origine de toute l'affaire est venu témoigner à la barre. Il a raconté s'être fait invectiver par l'agresseur après avoir échangé un baiser avec sa partenaire dans la rue. Marin, qui est témoin de la scène, intervient alors pour expliquer que l'on peut s'embrasser où l'on veut. Et c'est là que l'agresseur change de cible. Alors que Marin et sa petite amie se sont réfugiés dans le bus , "Y" les rejoint et abat sa béquille avec une rare violence sur la nuque de celui qui s'est interposé.
Le reportage de Sandie Goldstein et Aude Henry:
L'avocate de l'accusé, Me Anne Guillemaut explique qu'une grande tension s'est installée dans la salle d'audience quand ses parents viennent évoquer son enfance malheureuse et que l'avocat de Marin les interpelle. Cette dérive conduit leur adolescent à commettre de très nombreux actes de délinquance entre 2012 et 2016. A 17 ans, avant même l'agression de Marin , "Y" a déjà un lourd passé judiciaire: 21 condamnations pour vols, menaces et violences.
Marin doit être entendu à son tour par le tribunal et puis "Y" présentera à son tour sa propre version des faits. Il a formulé l'intention de réitérer des excuses à Marin.