Un ancien prêtre du diocèse de Lyon, Jean Marc Desperon, a été condamné mardi à trois ans de prison pour agressions sexuelles sur son cousin, mineur. On a appris à l'audience qu'il avait fait d'autres victimes à Lyon en 1982. L'Eglise l'avait alors exfiltré en 1994 à Montauban (Tarn/Garonne).
Jean-Marc Desperon, ancien prêtre du diocèse de Lyon, a été rattrapé par la justice. Il a été condamné à trois ans de prison pour agressions sexuelles sur mineur, mardi par le tribunal correctionnel de Montauban (Tarn-et-Garonne). Il s'en était pris à son petit cousin, à qui il avait imposé des attouchements sexuels entre 2005 et 2009 à Toulouse.
Une relation "imposée", comme l'a dit à l'audience sa victime, même si le prêtre a toujours cherché à minimiser la portée de ses actes. Après les révélations de Mediapart en 2016, Jean- Marc Desperon, revenu à l'état laïc après avoir été déchargé de son ministère en 2004, avait disparu pendant trois jours, fuyant à travers champs. Il était l'objet d'une plainte d'un père de famille pour "emprise" sur son fils. Il avait finalement reconnu les faits d'agressions sexuelles. Des agissements répétés sur la victime, avant 15 ans, puis après.
On a appris à l'audience que le prêtre avait déjà fait d'autres victimes à la Croix Rousse à Lyon, à l'époque où il "exercait" dans le diocèse. Les faits, qui sont aujourd'hui prescrits, remonteraient à 1982, selon les informations livrées par l'avocate générale. Elle a requis, elle, quatre ans de prison sans possibilité d'aménagement de peine.
Les pratiques du prêtre auraient donc conduit l'Eglise de Lyon à l' "exfiltrer" en 1994 pour le renvoyer dans sa région d'origine, où il a donc continué à sévir. Mg Bernard Housset, alors évêque de Montauban, a expliqué qu'on lui avait présenté le retour du prêtre chez lui "comme une volonté de le rapprocher d'un père vieillissant, pour le soigner".